Elle n'a pas voulu voir "Cinquante nuances de Grey". Interrogée par l'écrivain Brett Easton Ellis, la scénariste du film à succès érotico-romantique adapté de la saga d'E.L. James a expliqué ne pas avoir voulu se rendre en salles pour découvrir le rendu final sur grand écran de ce qu'elle a écrit. "Quand je dis que mon coeur a été brisé pendant la création, je le pense vraiment", a ainsi déclaré Kelly Marcel, assurant malgré tout ne pas ressentir "d'amertume, de colère ou quoi que ce soit".
La scénariste du film réalisé par Sam Taylor-Johnson et emmené par Jamie Dornan et Dakota Johnson a expliqué avoir voulu proposer une écriture différente de celle du livre. Mais si Universal appréciait, la scénariste indique avoir fait marche arrière, craignant la réaction de l'auteure du livre. "Je ne voulais pas que l'histoire soit linéaire. Je voulais commencer avec la fin du film puis faire les présentations ensuite. On aurait commencé avec les fessées et il y aurait eu ces sortes de flashs tout au long du film...", s'est-elle expliquée.
"Je voulais retirer tout l'aspect 'déesse intérieure', tous les monologues internes d'Ana", a poursuivi Kelly Marcel, expliquant qu'elle souhaitait également "supprimer une bonne partie des dialogues". "J'ai le sentiment que ça aurait pu être un film vraiment sexy s'il n'y avait pas eu tous ces dialogues", a-t-elle jugé. "Quand j'ai livré le scénario, je me suis aperçue que, lorsqu'ils me disaient 'Ouais, c'est absolument ce qu'on veut !' ou 'Tu peux écrire tout ce que tu veux, faire ce que tu veux', c'était vraiment, vraiment des conneries. Et à juste titre", a ajouté la scénariste.
Car selon elle, E.L. James n'a vraiment pas apprécié le premier jet qui lui a été proposé. "Elle me disait 'Ce n'est pas du tout ce que je veux que ce soit, et je ne pense pas que ce soit le film que les fans attendent...'. Au final, E.L. avait le total contrôle", a-t-elle conclu sur le sujet, avant d'évoquer les difficultés rencontrées sur le tournage en raison des divergences de la vision entre E.L. James la réalisatrice, Sam Taylor-Johnson.
"Il y avait un moment où on était à plusieurs semaines du tournage, et il était clair qu'il y allait y avoir des accrochages. C'est très difficile de venir en tant que réalisateur, de se retrouver menotté et de ne pas pouvoir laisser libre court à sa vision", a expliqué Kelly Marcel, tout en précisant qu'il était clair dès le début qu'E.L. James aurait le contrôle.