C'est un sujet plus que d'actualité. Ce dimanche 5 mai 2024 en deuxième partie de soirée, M6 diffusera un documentaire édifiant consacré aux violences sexistes et sexuelles dans les hôpitaux. Intitulé "Des blouses pas si blanches", le film est co-réalisé par Marie Portolano et Grégoire Huet. L'animatrice, qui a quitté M6 en juin 2023 pour présenter "Télématin" aux côtés de Thomas Sotto sur France 2, avait déjà signé un premier film très remarqué, "Je ne suis pas une salope, je suis une journaliste" autour du sexisme dans le journalisme sportif, et diffusé sur Canal+ en 2021. Ce documentaire avait été annoncé lors de la conférence de presse de rentrée de M6 alors que la journaliste avait déjà annoncé son départ pour France Télévisions.
"Des blouses pas si blanches" a enquêté pendant un an sur l'ampleur des violences sexuelles dans le milieu hospitalier, recueillant le témoignage de nombreuses femmes qui racontent avoir été victimes de discrimination, harcèlement, agressions sexuelles et viols, dans ce petit monde fermé où la figure du médecin patriarche est roi. Parmi les témoignages, Marie Portolano a interrogé Agnès Buzyn, ancienne ministre de la Santé et ancienne praticienne de l'hôpital Necker, qui a raccroché la blouse après avoir subi plusieurs années d'harcèlement. On retrouvera également Marine Lorphelin, Miss France 2013. Aujourd'hui médecin généraliste et chroniqueuse santé de "Télématin", elle raconte notamment les abus auxquels elle a assisté pendant ses études.
En plus de ces deux personnalités, de nombreuses femmes, médecins, infirmières, aides-soignantes et étudiantes, livrent des témoignages bouleversants et racontent leurs histoires, parfois au péril de leur carrière. Des témoignages qui s'ajoutent au mouvement du #MeToo Hôpital, qui en est à ses prémices. Mi-mars, Karine Lacombe, cheffe de service hospitalier des maladies infectieuses à l'hôpital Saint-Antoine, à Paris, et connue médiatiquement pour son travail autour du Covid-19 pendant la pandémie, a accusé le célèbre urgentiste Patrick Pelloux de "harcèlement sexuel et moral". Des accusations niées par le médecin, mais qui ont cependant libéré la parole. Dans le sillage de l'infectiologue, de nombreuses personnes, en majorité des femmes, multiplient ainsi les récits de violences subies dans les hôpitaux et le milieu médical en général, des violences qui concernent également les patientes.