Un ministre ne devrait pas dire ça ? Lundi, alors qu'il était interviewé par France Info, le ministre de l'Économie et des Finances Bruno Le Maire a fait part de son combat pour encadrer le business des influenceurs. En fin d'émission, il était interrogé sur le cas précis du rappeur Booba et de sa guerre contre les "influvoleurs". Une bataille particulièrement ciblée sur Magali Berdah, la gérante de l'agence d'influenceurs Shauna Events. Le ministre y a affiché son soutiens : "Il a raison de rappeler qu'il y a des dérives, qu'elles sont inacceptables et nous y mettrons fin".
Le rappeur a immédiatement réagi en voyant l'arrivée d'un nouvel allié de poids. "'Le net c'est pas le far west' Do you understand Magali ?! Monsieur le ministre expliquez à cette multirécidiviste en fraudes et escroqueries ce qui est entrain d'être mis en place...", a-t-il adressé sur les réseaux sociaux à la patronne de Shauna Events. Précision importante, le ministre n'a jamais pointé du doigt une personne en particulier lors de son passage.
Interrogée par le site "Tech&Co" (BFM Business), Magali Berdah a critiqué la prise de position de Bruno Le Maire. Selon elle, sa prise de parole a relancé le cyberharcèlement qu'elle dénonce depuis plusieurs mois. "Depuis dix jours, je profitais d'une période de trêve, sans invectives sur les réseaux, qui ressemblait à une forme de retour à une vie normale. Un moment de répit auquel Monsieur le ministre a mis fin hier matin sur Franceinfo, avec des propos qui ont relancé le cyberharcèlement que je subis depuis plus de 10 mois".
Elle a également déploré l'inéquation entre les valeurs défendues par le ministre et sa sortie. "Je déplore qu'un ministre de la République, représentant du gouvernement et de ses combats, à savoir la lutte contre le cyberharcèlement, les violences faites aux femmes, l'antisémitisme, prenne ouvertement, à l'antenne d'une matinale du service public, le parti d'un homme qui dénigre ces mêmes causes", a-t-elle expliqué au site.
Les équipes de Bruno Le Maire ont subtilement atténué la situation, expliquant que le chef de Bercy condamne "fermement la violence, quelle qu'elle soit, d'où qu'elle vienne". Un soutien plus dans le fond, réguler les influenceurs, que dans la forme, donc.