Virginie Efira et Ramzy Bedia dans une houleuse relation de couple, Isabelle Adjani face à un jeune réalisateur mégalo ou encore Juliette Binoche en présidente blasée du Festival de Cannes. Pas de doute, les agents d'ASK ne vont pas chômer pendant la deuxième saison de "Dix pour cent", concoctée aux petits oignons par la scénariste Fanny Herrero. Après dix-huit mois d'attente, la série à succès de France 2 s'apprête enfin à faire son retour sur le petit écran, ce soir à 21h. puremedias.com a vu les six épisodes de la saison 2 et vous explique pourquoi vous ne pourrez pas rater ça.
Après JoeyStarr, Julie Gayet ou encore Nathalie Baye en saison 1, "Dix pour cent" frappe encore plus fort et affiche un cast de guests absolument inédit pour une série française. Au cours des six épisodes, se dévoileront successivement des intrigues - souvent inspirées d'anecdotes réelles glanées par les auteurs - autour de Virginie Efira, Fabrice Lucchini, Julien Doré, Isabelle Adjani, Guy Marchand, Juliette Binoche ou encore Norman. Pour autant, à l'instar de la première saison, les vedettes de "Dix pour cent", ce sont avant tout les agents.
Si Julien Doré fait une incursion dans une arche narrative de trois épisodes, ce sont bien les personnages d'Andrea, Gabriel, Mathias et Arlette qui continuent, pour notre plus grand plaisir, de squatter le haut de l'affiche. Selon nos affinités personnelles avec les personnages, on appréciera ou on regrettera de découvrir une Andrea moins tyrannique - et toujours magistralement incarnée par Camille Cottin -, un Mathias toujours plus soucieux et résolument moins carnassier, un Gabriel à qui l'amour fait perdre le nord et une Arlette, toujours aussi savoureuse et évidemment flanquée de son fidèle Jean Gabin.
Mais le tournant majeur de cette saison 2 de "Dix pour cent" ne réside pas seulement dans l'évolution de la psyché de nos agents névrosés, bien occupés à être franchement bousculés par l'apparition d'un nouveau personnage central, Hicham Janowski. Incarné par Assaad Bouab, ce riche homme d'affaires - qui est aussi une vieille connaissance d'école (primaire !) d'Andrea - devient le nouveau propriétaire de l'agence ASK. Fraîchement débarqué de Londres, ce personnage résolument phallique et un brin pervers narcissique est bien décidé à mettre son grain de sel de businessman dans toutes les affaires de l'agence.
En guise de bémol d'usage, on regrettera néanmoins que le trait de la caricature soit parfois un peu trop forcé, enlevant toutes nuances au personnage d'Hicham. On savourera en revanche chaque seconde du violent combat de félins qu'il mènera tout au long de la saison avec Andrea. À la fois contraires et complémentaires, les deux personnages s'attirent autant qu'ils se révulsent, permettant à l'arche narrative développée autour de leur relation d'aboutir à une situation improbable en fin de saison.
Si l'arrivée d'Hicham rebat les cartes parmi les agents, LA bonne idée des auteurs est sans nul doute d'avoir intégré plus franchement à l'intrigue les personnages secondaires que sont Noémie et Hervé. L'une est formidablement absurde quand l'autre est délicieusement cassant. Deux personnages plus légers mais aussi indispensables aux téléspectateurs qu'ils le sont à Mathias et Gabriel. La force de ces deux personnages et des comiques de situation qu'ils génèrent vient compenser une intrigue plus faible autour de Camille, dont les états d'esprit lassent plus qu'ils ne passionnent.
S'il est coutume de se méfier des "suites", a fortiori après un galop d'essai prometteur, cette deuxième salve d'épisodes de "Dix pour cent" n'aura pas matière à vous laisser sceptique. Le seul risque à vous embarquer dans l'aventure est probablement celui de s'exposer à une frustration inhérente au faible nombre d'épisodes. Dans la continuité de l'excellente première saison, tout en accentuant les traits qui méritaient de l'être et en travaillant avec justesse ses personnages, "Dix pour cent" reste fidèle à la promesse d'origine imaginée par Dominique Besnehard et prouve qu'elle reste l'une des meilleures séries françaises du moment.