"Les Américains nous avaient prévenu dès le début. L'info est dans le titre. C'est vraiment une course", lance, amusé, Raphaël Cioffi, l'un des producteurs de "Drag Race France", auprès de puremedias.com. Depuis l'été dernier, la compétition de drag queens de France Télévisions connaît un écho retentissant en France. Entre défilées légendaires, lypsinc iconiques et sujets de société, l'émission fait vibrer des centaines de milliers de téléspectateurs chaque week-end. Pourtant, loin des strass et paillettes, la production de l'émission est un véritable défi pour Endemol France et Shake Shake Shake. "En terme de production, c'est vraiment l'une des émissions les plus dures de la télévision", nous explique d'entrée Nicolas Missoffe qui officie également sur "Les enfants de la télé" et "Prodiges" sur France 2. Tout commence réellement "six à sept semaines avant le début du tournage."
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Après avoir peaufiné leur cast, les producteurs envoient aux reines "un document, une bible assez large, qui leur donne plein d'infos, plus ou moins précises, sur le nombre de looks qu'il faudra ou sur les thématiques globales. La course commence vraiment pour elles quand elles reçoivent ce document. Un mois et demi pour tout préparer, c'est très sport en réalité", confie Nicolas Missoffe.
La course prend un virage décisif lors du début du tournage. "On tourne un épisode en deux jours. Dans ces deux jours, on doit tout faire rentrer, explique le producteur. Pour le premier épisode de la saison 2, par exemple, on a commencé par filmer l'entrée des queens, puis leur rencontre avec Nicky (Doll), le mini-défi photo, tous les plateaux et, enfin, on leur a fait découvrir la musique du l'hymne. Elles ont dû écrire leur texte en une après-midi. Le soir, on a fait venir un studio d'enregistrement sur le plateau et elles ont enregistré leur voix en studio tout en préparant leur chorégraphie pour le lendemain. Le lendemain matin, elles ont répété avec un chorégraphe puis on a tourné la scène l'après-midi même. Au final, on a commencé le tournage le lundi à 9h et on a fini le mardi à 19h". "Le pire c'est que tout recommence le lendemain avec le même rythme", ajoute Raphaël Cioffi.
Ce rythme de tournage, le même dans chaque version de la franchise, permet aux queens de "ne pas trop réfléchir", selon ce dernier. "Elles accèdent encore plus vite à elle-même. Avec ce rythme, tu n'as pas le temps de te mettre des barrières, tu lâches prise direct. Avant, elles regardaient 'Drag Race' en se disant 'mais pourquoi elle n'a pas fait ça, pourquoi elle fait ci', jamais elles n'auraient imaginer ce rythme. À la fin du tournage, elles sont toutes hyper bienveillantes et nous disent 'je ne critiquerai plus jamais quelqu'un à la télé'", explique le producteur qui n'en revient toujours pas que les queens de la saison aient réussi à performer "une comédie musicale, mini-drag, de presque 15 minutes, qu'elles ne connaissaient pas 24 heures avant".