LFI vent debout. Ce lundi 29 avril 2024, dans "Bonjour chez vous" sur Public Sénat, Oriane Mancini a reçu le coordinateur de l'équipe opérationnelle de la France insoumise Manuel Bompard pour commenter l'actualité, dont notamment les blocages actuels devant Sciences Po. Lors de l'entretien, le député a fait comprendre à la journaliste que l'une de ses questions ne passait pas.
"Juste, il y a tweet de Rima Hassan, publié vendredi, et qui dit 'Venez à Sciences Po, l'heure est au soulèvement'. Est-ce que vous appelez au soulèvement ? (...) Est-ce que vous savez comment on traduit 'soulèvement' en arabe ?", a interrogé Oriane Mancini. "Dites-moi", a lancé le député. "On traduit ça 'intifada'. Est-ce que vous appelez à l'intifada ?", a demandé la présentatrice, en faisant référence aux "intifadas" qui ont fait plusieurs de nombreux centaines de morts en Palestine et en Israël, de 1987 à 1993 et de 2000 à 2005.
Interloqué, Manuel Bompard a réagi : "Et en polonais ? Mais qu'est-ce que c'est que cette histoire ?". "On imagine que Rima Hassan qui est franco-palestinienne n'a pas utilisé ce mot complètement au hasard", a glissé Oriane Mancini. "Non, madame, franchement. S'il vous plaît. Vous pensez que parce que madame Rima Hassan est franco-palestinienne, il faut traduire l'ensemble des mots qu'elle utilise ? Elle a utilisé ce mot pour ce qu'il veut dire en France. Ca veut dire 'révoltez-vous face au fait que vous avez un pouvoir politique aujourd'hui qui ne fait rien de conséquent pour que ces massacres s'arrêtent'. Tout simplement", a assuré le cadre de la France insoumise. puremedias.com vous propose de visionner la séquence.
Sur X, Manuel Bompard est revenu sur la question d'Oriane Mancini, estimant que "ce racisme est insupportable". Très rapidement, d'autres figures du mouvement initié par Jean-Luc Mélenchon ont pris la parole sur les réseaux sociaux. "Bonjour Oriane Mancini, ça va le racisme ordinaire ?", a écrit Rima Hassan. "Mais où sommes-nous ? Où sont les questions sur les charniers découverts à Gaza ? Sur la libération des otages ? Il faut que cesse ce débat médiatique asphyxiant", a ajouté Clémentine Autain. "Mais quelle honte. Parce que Rima Hassan est franco-palestinienne, on traduit ses mots en arabe parce qu'on soupçonne qu'elle ait voulu dire autre chose ? Cette séquence est écoeurant. Public Sénat, c'est ça votre vision du service public ?", a balancé Clémence Guetté.
Pour Paul Vannier, député LFI du Val d'Oise, il s'agit de "journalisme raciste". "Du jamais vu ! Traduire les tweets de Rima Hassan en arabe pour lui prêter des mots et des intentions cachés. La honte. De CNews à Public Sénat, l'axe du racisme décomplexé. Dégueulasse !", s'est emporté Bastien Lachaud, élu de Seine-Saint-Denis. "Vous êtes à vomir !", a lâché Thomas Portes, qui a aussi considéré la séquence comme du "racisme ordinaire".
Contactée par puremedias.com, la chaîne Public Sénat a réagi à la polémique : "La journaliste de Public Sénat a fait preuve de professionnalisme en analysant la position d'une candidate à l'aune des thématiques qu'elle a décidé de mettre en avant, en l'espèce la Palestine".