Avec Pascal Praud et Sonia Mabrouk, elle est une pièce maîtresse de CNews et plus largement des médias du groupe Bolloré. Laurence Ferrari, présentatrice de "Punchline" sur le canal 16 (émission co-diffusée en partie sur Europe 1) et cheffe du service politique de "Paris Match" depuis 2022, fait l'objet d'un portrait dans "Télérama" ce lundi 19 février 2024. L'hebdomadaire revient sur sa trajectoire – de présentatrice du "20 Heures" de TF1 à éditorialiste qui assume des idées en phase avec la ligne éditoriale décriée mais de plus en plus plébiscitée de CNews et donne la parole à ceux qu'elle a côtoyés en plus de vingt ans de métier. "C'est une énigme aujourd'hui", commente, par exemple, Michel Drucker, qui lui a mis le pied à l'étrier à la télévision en 1994 dans "Studio Gabriel".
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Hapsatou Sy est l'une des rares à avoir accepté de témoigner en son nom. L'entrepreneuse, qui a travaillé avec sa "grande soeur" Laurence Ferrari entre 2012 et 2016 lorsque la journaliste présentait l'émission de fin de matinée "Le grand 8" sur D8 (ancien nom de C8), ne "la reconnaît pas". "Je suis un peu déçue (...) Elle a été contaminée par le virus CNews", constate-t-elle.
"Je préfère garder le souvenir d'une femme qui se positionnait en faveur de l'anti-FN, l'antiracisme, qui n'aurait jamais adhéré à cette ligne éditoriale", se remémore encore celle qui a coupé les ponts avec le groupe Bolloré après l'éphémère "TPMP : Elles refont la télé" sur C8. "[Laurence Ferrari] ne collait pas du tout avec la ligne CNews, mais c'est difficile de juger : elle a des factures à payer comme tout le monde, et c'est peut-être ce qui la maintient là", poursuit Hapsatou Sy, ulcérée de l'avoir vue recevoir Éric Zemmour. Pour mémoire, le candidat Reconquête à la présidentielle de 2022 avait été condamné à 4.000 euros d'amende par le tribunal correctionnel de Paris pour injure à caractère raciste envers Hapsatou Sy, qu'il avait qualifiée d'"insulte à la France" sur un plateau télé en 2018.
Plus loin dans le portrait, "un ami" de Laurence Ferrari qui a débuté dans le métier en même temps qu'elle la qualifie aujourd'hui de "pantin désarticulé qui joue au rôle de la journaliste réac sans même avoir l'air d'y croire. Au fond, ce n'est pas elle". Au contraire, celle qui aurait été "malheureuse" pendant la grève d'i>Télé (ancien nom de CNews) se dit "alignée avec [elle]-même, ce [qu'elle] pense, et [ses] années d'expérience". "Je mène ma barque comme je l'entends", rétorque la principale intéressée, qui se défend de faire de la politique et de travailler sur une chaîne d'extrême droite. Son ancien patron à TF1, Nonce Paolini, abonde dans son sens : "Elle exprime sur CNews une forme de ras-le-bol des Français. Elle n'est ni extrémiste ni sectaire, et ne prend pas ses commandes chez Vincent Bolloré. Elle se fait plaisir".