Les "petites" chaînes, c'est très peu pour lui. Ce dimanche 3 mars, Jordan Bardella a accordé une interview à la "Tribune du dimanche" à l'occasion de son meeting à Marseille pour lancer sa campagne des Européennes. Interrogé sur sa participation à un débat télévisé organisé sur Public Sénat le 14 mars prochain, le chef de file du Rassemblement national (RN) a répondu sans hésiter : "Soyons sérieux... Et pourquoi pas Coquelicot TV ?". "Autrement dit, va pour les grosses chaînes, BFMTV ou évidemment CNews, navire amiral du groupe Bolloré. Pour le reste, le tri est de mise", précise l'article de Jules Pecnard. Selon les informations de l'hebdomadaire, les autres têtes de listes aux élections européennes, dont le scrutin doit se tenir le 9 juin prochain, ont tous donné leur accord de principe. Il s'agit de la macroniste Valérie Hayer, François-Xavier Bellamy pour les Républicains, Marie Toussaint des Écologistes ou encore son adversaire à l'extrême droite, Marion Maréchal pour Reconquête (le parti politique d'Éric Zemmour).
Déjà tête de liste du RN en 2019, Jordan Bardella veut conserver son siège d'Eurodéputé au Parlement Européen, où il siège au sein du groupe Identité et démocratie. Élu en novembre 2022 à la tête du parti de Marine Le Pen, l'homme politique de 28 ans fait la course en tête dans les sondages, et est donc quasiment assuré de rempiler pour cinq années supplémentaires à Bruxelles. Le jeune représentant de l'extrême droite est également vu comme le possible remplaçant de Marine Le Pen pour la course à l'Élysée. En septembre prochain, la ténor du parti doit être jugée pour détournement de fonds publics dans l'affaire des assistants parlementaires du Parlement européen. La présidente du groupe RN à l'Assemblée risque jusqu'à 10 ans d'inéligibilité et ainsi de pas pouvoir se présenter à la présidentielle de 2027.
Mi-janvier, dans un portrait consacré à Jordan Bardella, "Complément d'enquête" a révélé comment le jeune politicien ultra conservateur a été transformé en "bête médiatique" notamment à l'aide d'un spécialiste du media training, Pascal Humeau, qui a confié face caméra ses techniques pour forger son identité politique. Le reportage du magazine de France 2 avait également révélé que le député européen se cachait derrière un compte X (Twitter) anonyme entre 2015 et 2017 pour diffuser des messages haineux et racistes. Une information contestée par Jordan Bardella et son équipe.