Cette Une avait fait couler beaucoup d'encre. En juillet 2012, l'hebdomadaire d'extrême-droite "Minute" consacrait l'un de ses numéros à la possible ouverture du mariage aux couples homosexuels en France. "Mariage homo. Bientôt, ils vont pouvoir s'enfiler... la bague au doigt" avait élégamment titré l'hebdomadaire à l'époque. Cette Une était accompagnée de deux sous-titres : "Sida : malgré les risques, ils vont nous donner leur sang" et "Bourrage de crâne : le mariage homo enseigné à vos enfants".
"Ce mardi 20 mai 2014, le tribunal correctionnel de Paris reconnaît le journal 'Minute' coupable d'injure et d'incitation à la haine à raison de l'orientation sexuelle dans son édition du 11 juillet 2012 et le condamne à 4000 euros d'amende et 3000 euros de dommages-intérêts" a annoncé aujourd'hui sur son site l'association SOS Homophobie, partie civile dans cette affaire.
Cette dernière a dénoncé dans son communiqué un numéro de "Minute" dans lequel on retrouve selon elle "une succession presque exhaustive des préjugés les plus nauséabonds" concernant l'homosexualité, l'association citant notamment des "références à la zoophilie, à la polygamie ou encore au VIH". Dans son communiqué, SOS Homophobie s'est ainsi félicité de la condamnation de "Minute" qui représente selon elle "une victoire pour une liberté d'expression respectueuse de tou-te-s, de toutes les orientations sexuelles et identités de genre, y compris par voie de presse".
Mise à jour 16h33 : Comme le précise l'AFP, l'hebdomadaire a été condamné par le tribunal uniquement pour sa Une et non pour les passages de plusieurs articles mis en cause par SOS Homophobie. L'avocat de "Minute", Frédéric Pichon, s'est ainsi félicité que "sur la plupart des chefs de poursuite les plaignants aient été déboutés", en référence à cette relaxe sur le contenu des articles. Le conseil de l'hebdomadaire a cependant estimé que le montant de la condamnation était "assez sévère par rapport à la jurisprudence habituelle" et annoncé qu'il étudierait avec son client un éventuel appel.