Il persiste et signe. Le ministre de la Justice Eric Dupond-Moretti prend la plume ce vendredi dans "Le Parisien". Dans le cadre de sa rubrique "Lettre ouverte à", le quotidien francilien lui a demandé s'il comptait se rendre sur les plateaux de la chaîne CNews à l'occasion de la campagne présidentielle qui s'annonce. Car entre le garde des Sceaux et le canal de Vincent Bolloré, le divorce semble bel et bien consommé. On se souvient des propos tenus à l'Assemblée nationale en mai dernier par le membre du gouvernement, qui avait attaqué la chaîne sans la nommer en dénonçant "la désinformation et le mensonge".
Dans "Le Parisien", Eric Dupond-Moretti justifie son choix de ne pas apparaître sur la chaîne. "Je ne vois pas l'intérêt d'aller vingt minutes sur un plateau expliquer la politique en faveur de la justice que je mène alors que mon propos sera dénaturé dès mon départ et sans plus aucune forme de contradiction pendant les six ou huit heures qui suivront", écrit-il. Une attaque directe contre le modèle de CNews sur laquelle des débats entre éditorialistes sont proposés à toute heure de la journée.
Et de poursuivre ainsi, avant d'énumérer ses principales mesures en faveur de la justice : "Les éléments de fond y ont peu d'importance". Le ministre juge donc "inutile" d'aller défendre son bilan sur le plateau de Pascal Praud ou de Laurence Ferrari, même s'il prend soin de ne citer aucun nom ni d'écrire en toutes lettres "CNews" dans son argumentation.
Eric Dupond-Moretti enfonce le clou en conclusion : "Je n'ai pas le goût de l'effort inutile. J'aime le débat, éperdument. J'aime le débat d'idées contradictoires, passionnément. Je n'aime pas plus servir de caution que les monologue partiaux", assène-t-il.