Elle ne comprend pas l'émoi des syndicats de France Télévisions. Fin septembre, la députée Aurore Bergé, patronne des députés Renaissance, le parti présidentiel, a été nommée au conseil d'administration du groupe audiovisuel public. Un poste qui revenait en temps normal au président de la commission des affaires culturelles de l'Assemblée nationale, commission dont elle fait partie et où officie actuellement à sa tête la députée Horizons Isabelle Rauch. L'autre siège de représentant du Parlement au sein du conseil d'administration est d'ailleurs occupé par Laurent Lafon, président de la commission culture du Sénat.
L'arrivée d'Aurore Bergé a suscité l'inquiétude de l'intersyndicale de France Télévisions, qui a dénoncé dans un communiqué daté du 4 octobre "une volonté de reprise en main politique" qualifiée de "claire et nette" de la part de "la Macronie". Pour les syndicats, cette nomination pose question dans un contexte de suppression de la redevance, déjà à même selon eux de mettre en péril l'indépendance du service public. Même dans le camp de Renaissance, le choix d'Aurore Bergé interroge. Céline Calvez, députée des Hauts-de-Seine sous la bannière présidentielle et membre de la commission des affaires culturelles de l'Assemblée nationale, a ainsi confié à nos confrères de "L'opinion" : "Je ne comprends pas qu'on fasse ce choix-là".
Aurore Bergé a donc décidé de réagir à ce début de polémique ce week-end auprès de l'Agence France-Presse. "Je ne comprends absolument pas où est le sujet", a-t-elle assuré. Et de compléter, tout en défendant son parcours : "C'est un poste au conseil d'administration qui revient à la majorité et qui a été attribué à la députée la plus engagée sur les questions audiovisuelles. J'ai été rapporteure des projets de loi sur le sujet. J'ai porté l'amendement sur l'enjeu de compensation de la suppression de la contribution audiovisuelle publique pour garantir des moyens pérennes".
De leur côté, les syndicats de France Télévisions se sont fait fort de rappeler dans leur communiqué du 4 octobre : "Depuis dix ans, dix-sept pays européens ont modifié le financement de leurs médias publics en les basculant complètement ou partiellement sur les budgets de l'Etat. (...) Dans tous les cas les ressources de l'audiovisuel public ont systématiquement été diminuées".