Un droit de réponse en direct. Ce matin, Ségolène Royal était l'invitée de l'interview de 7h50 de Léa Salamé sur France Inter. Un entretien sollicité par l'ancienne ministre, qui entendait répondre à l'enquête de la cellule investigation de Radio France. Parue le 15 novembre dernier et signée par Sylvain Tronchet, elle affirmait que Ségolène Royal, en tant qu'ambassadrice des pôles, utilise les moyens mis à sa disposition "pour des missions qui semblent éloignées de la diplomatie". "Notre enquête montre que son cabinet participe à des inaugurations en province, à la promotion de ses livres ou au fonctionnement de sa fondation", résumait le journaliste dans son introduction. Il avait tenté d'obtenir des réponses de la part de l'intéressée, sans succès.
C'est d'ailleurs la première question que Léa Salamé a posé à Ségolène Royal. "Ils vous ont envoyé une liste de 29 questions factuelles, sans réponse. Pourquoi ne pas leur avoir répondu à ce moment-là ?", s'est interrogée la journaliste en évoquant ses confrères de la cellule investigation. Après avoir confié à quel point elle était "surprise d'être mise en cause de façon diffamatoire et très violente sur Radio France", la femme politique a estimé que "ces questions étaient déjà diffamatoires en tant que telles". Pour elle, "elles s'appuyaient sur une information de ce journaliste investigateur délateur qui faisait état de témoignages ou de documents en sa possession. J'ai écrit à la présidence de Radio France pour avoir connaissance de ces éléments d'information".
Ségolène Royal a également pour l'occasion rebaptisé la cellule investigation de Radio France, "cellule investigation délation". "Malheureusement pour ce journaliste - s'il mérite ce nom -, je connais la procédure : lorsqu'on est mis en accusation, puisqu'il se prend pour un procureur, on a communication des pièces", a-t-elle asséné. Elle a répondu sur le fond pour contester toutes les accusations dont elle fait l'objet, notamment sur le travail de ses collaborateurs. "Sur leur temps libre, il leur arrive de m'accompagner au long cours", a expliqué l'ambassadrice des pôles.
Mais alors que Léa Salamé poussait plus loin les questions, Ségolène Royal n'a pas caché son agacement à l'antenne. "Est-ce que vous vous rendez compte du niveau de vos questions ? Est-ce que vous vous rendez compte du niveau d'investigation, par rapport à des activités bénévoles que je conduis ?", a-t-elle lancé, avant de s'en prendre de nouveau quelques minutes plus tard au journaliste auteur de l'enquête. "Ce journaliste a fait lire sur votre antenne une actrice qui lit un faux témoignage. Et il ose expliquer que comme, soi-disant, son témoin ne veut pas parler, il va chercher une autre voix ?", s'est-elle étonnée.
Enfin, Ségolène Royal a annoncé avoir porté plainte suite aux révélations de la cellule investigation. "Je ne peux pas faire autrement parce que je veux protéger mes équipes et protéger mes actions", a estimé l'ancienne candidate à l'élection présidentielle. puremedias.com vous propose de revoir un extrait de cette séquence.