"Un tissu d'approximations et de partialité qui n'a aucune validité statistique". Voilà qui résume ce que pense Alexia Laroche-Joubert, patronne d'Adventure Line Productions, du second état des lieux du sexisme en France, rapport dévoilé lundi par le Haut conseil à l'égalité. En tout cas en ce qui concerne "Koh-Lanta", émission produite par sa société et épinglée par le rapport dans une section consacrée à la représentation des femmes à la télévision.
Dans le cadre de leur étude, les auteures du rapport ont décidé d'analyser sept épisodes de trois émissions de télé-réalité et de divertissement : "Koh-Lanta", "Les Marseillais" de W9 et "Les Anges" de NRJ 12. Une association incongrue selon Alexia Laroche-Joubert, qui se dit "très énervée". "On met en commun un jeu d'aventure familial comme 'Koh-Lanta' en prime time et des télé-réalités de séduction diffusées à 18h pour des ados. C'est inadmissible de tout mélanger !", tacle ainsi la productrice auprès de nos confrères du "Parisien".
Alexia Laroche-Joubert estime également que l'échantillon de sept épisodes empêche de faire une étude "sérieuse", alors que "TF1 a diffusé 23 éditions, soit 290 épisodes". Elle assure à nos confrères avoir pris contact avec la Brigitte Grésy, président du Haut conseil à l'égalité, mais aussi avec Marlène Schiappa. "Je lui ai envoyé un courrier avec une demande de rendez-vous avec justification. 'Koh-Lanta' n'aurait jamais dû être dans ce rapport", assène-t-elle ainsi.
Dans le détail, Alexia Laroche-Joubert estime que les auteures ont compris "à l'envers" l'une des citations mises en exergue dans le rapport et qui démontre, selon elle, que les stéréotypes sexistes sont mis en avant dans l'émission. "Quand un candidat dit 'Cindy a le profil de la blonde un peu limitée au premier abord, mais elle est très très intelligente', il reconnaît que son jugement était stéréotypé", explique-t-elle ainsi, avant de s'attaquer aux reproches formulés à l'encontre des épreuves du jeu d'aventure.
"Dans nos jeux, il y a des parties physiques, d'endurance, d'agilité mais aussi de réflexion. Et pour rendre certaines épreuves plus équitables, nous adaptons les épreuves à la morphologie des candidates. Par exemple, nous allégeons le poids de leur sac de sable", poursuit ainsi Alexia Laroche-Joubert.
Enfin, interrogée sur le maillot de bain d'Inès, candidate de la nouvelle saison qui n'a pas laissé les téléspectateurs indifférents lors du lancement le 21 février dernier, elle met en avant le choix de la candidate. "Ce sont les candidats qui choisissent la matière et la forme de leurs vêtements (...) Elle est majeure, c'est à elle de décider comment elle souhaite apparaître. Qui on est pour en juger ? Qui on est pour dire rhabille-toi ? Quand un candidat arrive avec un moule-bite, on ne lui demande pas de mettre un caleçon large !", conclut-elle.