Fabrice a le sens de la formule. Aventurier de "Koh-Lanta : la tribu maudite", actuellement diffusé sur TF1, ce quarantenaire n'a pas manqué de faire rire les téléspectateurs avec ses nombreuses invectives contre Lola, sa jeune coéquipière à la personnalité de feu. De son propre aveu, la jeune kiné du sport n'a "aucun tact", et la vie en communauté est pour elle un tantinet compliquée. Pourtant, à l'écran, lors des trois premiers épisodes, ses échanges avec les autres membres de la tribu jaune ne semblent pas mal si mal se passer. "Le téléspectateur voit deux heures qui racontent quatre jours de 24 personnes. Donc bien sûr, ça ne peut pas résumer le sentiment et ce que chacun vit pendant ces quatre fois 24 heures" rappelle Fabrice à Puremedias.com.
"Ce qui est sûr, c'est que le premier jour, il y a la découverte de tout le monde. De ma part, il y a une vraie curiosité, s'intéresser à tout le monde, échanger avec tout le monde, faire un tour de table de présentation assez souvent et s'intéresser à la vie de chacun", indique l'aventurier. "Et en fait, rapidement, dès le deuxième jour, je me rends compte qu'il n'y a pas du tout d'intérêt chez cette personne quand je parle et que, comme je le dis plus tard, qu'elle coupe la parole, qu'elle parle d'autres choses, qu'elle parle plus fort. Donc c'était quelque chose de très, très, très difficile à vivre pour moi".
Selon lui, la jeune aventurière n'était pas parmi les plus actives sur le campement de fortune de ces apprentis Robinson Crusoé. "Vous imaginez bien que quand on rentre sur le camp, on ne va pas faire bronzette sur la plage. Donc quand on rentre, chacun s'affaire", explique-t-il. "On m'a d'ailleurs vu faire preuve d'inventivité avec la pêche au slip de bain, essayer d'avoir des petits poissons, des choses à faire griller sur la machette et à mettre tout là-dedans" sourit-il. "Et je n'ai pas trouvé que Lola agissait dans le sens d'apporter quelque chose au camp. Après, c'était moi avec mon regard critique à ce moment-là du jeu. On est quand même dans un jeu. Je suis fatigué, je suis affamé comme tout le monde. Je ne suis pas un surhumain", se justifie-t-il. "Et du coup, je relève en permanence que Lola m'agace à ce moment-là parce qu'elle parle plus que ce qu'elle fait", explique-t-il encore.
Fabrice se confie alors aux caméras, car pas question pour lui de clamer d'emblée haut et fort son agacement, même s'il a pu le faire plus tard, lors d'une sorte de "réunion de crise" du groupe après une épreuve de confort perdue. "Quand on vit en collectivité, dans un groupe, on fait attention à écouter et à laisser tout le monde s'exprimer. Et moi, je ne voulais surtout pas taper du poing sur la table et m'imposer parce que, d'abord, je n'étais pas en bonne posture suite à ma contre performance assumée de la première épreuve. Et deuxièmement, parce que d'un point de vue stratégique, aller à 'Koh-Lanta' pour blâmer quelqu'un ouvertement d'entrée, ça ne se fait pas. Donc je suis resté à subir un petit peu cette ambiance-là qui, moi, me pesait", confie-t-il.
Le dispositif de tournage, d'abord impressionnant, devient alors pour lui un lieu de refuge. "C'est très paradoxal. Quand on arrive sur 'Koh-Lanta', on vient de nager 500m et on découvre rapidement le premier plateau d'épreuve. Et oui, là, j'étais étonné par la technique de tournage. On voit qu'on est dans une émission télé et puis hop, l'épreuve commence. Et là, il n'y a plus de caméra. On est seul face à sa planche. Il n'y a plus rien", se souvient Fabrice, qui a remporté la toute première épreuve en moins d'une minute. Une épreuve de dextérité qu'il a pu maîtriser selon lui grâce à son "expérience sportive de cavalier", détaille le directeur de centre équestre.
"Et puis plus tard c'est pareil. Quand on arrive sur le camp, il se passe la même chose. On se dit "Tiens, eux, ce n'est pas des aventuriers'. On voit trois personnes, dont une caméra", révèle-t-il, à propos des journalistes placés sur le camp pour filmer le quotidien des aventuriers et recueillir leurs impressions. "Et puis 24 heures passent et on ne les voit même plus, en fait. Là, à chaque épisode, je découvre ce qui a été filmé, alors que je ne me rappelais même plus que ça avait été filmé. La conversation avec Michel où on est en train de remplir les gourdes et que j'en peux plus et je lui confie à Michel que Lola me fatigue, je ne savais même pas que ça avait été filmé. Pour moi, à ce moment-là, j'étais vraiment juste en train de discuter avec Michel", confie le candidat.
"Quand on nous voit parler seuls face caméra, en fait, on échange avec un journaliste. Et à ce moment-là, quand il y a 10 personnes sur le camp, on sait à peu près avec qui on peut parler ou avec qui on ne peut pas parler. Et puis il y a des choses qu'on a envie de se dire à soi-même ou de dire à des proches ou autres. Et comme on n'a pas de proches et qu'on n'a pas envie de faire que se parler à soi-même, on va livrer le fond de sa pensée à ce moment-là à un journaliste. C'est presque une façon d'écrire un journal intime, en fait. Ça fait du bien de pouvoir parler.", admet-il. "Alors, on le fait entre aventuriers" précise-t-il, "mais il y a des choses où on n'a pas forcément envie que ça joue pour ou contre nous dans l'aventure. Donc on va le dire à côté, face caméra. Mais les caméras, on les oublie dans 'Koh-Lanta'" conclut Fabrice.