François Busnel prend la parole. Ce week-end, l'animateur de "La Grande Librairie" sur France 5 a tenu à réagir via un communiqué à la polémique née samedi sur Twitter à propos de Mehdi Meklat, jeune auteur et journaliste de 24 ans, invité de son émission le 16 février dernier.
François Busnel a ainsi réagi à une vive polémique concernant ce journaliste du "Bondy Blog", ancien chroniqueur sur France Inter d'une émission de Pascale Clark. Sous le pseudonyme Marcelin Deschamps, Mehdi Meklat a tweeté pendant plusieurs années de nombreux messages injurieux, à caractère antisémites ou homophobes.
Le jeune homme a ensuite repris ce compte fictif sous son vrai nom à partir de septembre 2016, comme l'expliquait M, le magazine du Monde dans un long article qui lui était consacré et qui évoquait déjà ses tweets publiés sous le pseudonyme de Marcelin Deschamps. "En attendant,@ Marcelin Dschmps est mort. A la mi-septembre, quelques jours après son premier rendez- vous avec 'M Le magazine du Monde', Mehdi a effacé tous les messages de son double. Il tweete désormais sous son vrai nom. Et s'il s'autorise de temps en temps quelques vacheries, elles sont sans commune mesure avec les 'pulsions' de Marcelin", expliquait le supplément week-end du quotidien en septembre 2016.
Mehdi Meklat n'avait visiblement pas fait suffisamment le ménage puisque d'anciens tweets de son double ont émergé suite à son passage dans "La Grande Librairie", mercredi 16 février. Le jeune homme y était présent pour faire la promotion de "Minute", son dernier roman co-écrit avec "Badrou", un collègue et ami du "Bondy Blog".
Des tweets publiés à partir de 2012 par son alias - mais édités désormais à son vrai nom - ont ainsi été relayés massivement par plusieurs internautes, dont certains représentants de la "fachosphère". Le dessinateur Joann Sfar s'est lui aussi ému dès samedi des publications de Mehdi Meklat en interpellant les éditions du Seuil, éditeur du dernier ouvrage du journaliste et romancier.
Parmi les messages postés par le double de Mehdi Meklat, on peut ainsi lire à propos de Charb : "J'ai juste envie de l'enculer avec des couteaux Laguiole". Un tweet posté en octobre 2014, un peu moins de trois mois avant l'assassinat du patron de la rédaction de "Charlie Hebdo". Le compte Twitter prenait également pour cible Marine Le Pen, la journaliste Caroline Fourest, ou encore l'académicien Alain Finkielkraut à propos duquel il a été écrit : "fallait lui casser les jambes à ce fils de pute". Un tweet publié au moment de son expulsion de la place de la République où se tenaient les rassemblements de "Nuit debout", en avril 2016.
Le faux compte de Medhi Meklat s'est également fait remarquer pour des propos antisémites comme ce "Faites Entrer Hitler pour tuer les juifs", publié le soir de la cérémonie des César 2012.
Samedi, Mehdi Meklat a réagi à la polémique via une série de quatre tweets dans lesquels il s'excuse et parle de messages "obsolètes" qui ne "représentent évidemment pas (sa) pensée". Le jeune homme de 24 ans a expliqué qu'il s'agissait d'un "personnage fictif" inventé pour Twitter afin de questionner "la notion d'excès et de provocation". Mehdi Meklat semble par ailleurs avoir nettoyé de fond en comble son compte Twitter dans la nuit de samedi à dimanche. Son compteur de tweets est ainsi passé de près de 50.000 à seulement près de 500.
Dans la tourmente, Mehdi Meklat a reçu le soutien de Pascale Clark, son ancienne employeuse sur France Inter. "A l'antenne Medhi Meklat ne fut que poésie, intelligence et humanité", a-t-elle écrit.
Les éditions du Seuil ont quant à elles pris leur distance avec leur auteur, condamnant ses propos "avec la plus grande fermeté" sur Facebook.
De son côté, le "Bondy Blog", le site créé après les émeutes de 2005 dans les banlieues et qui a révélé Mehdi Meklat, a tenu à prendre ses distances avec les propos de son contributeur. Dans un communiqué, le site dirigé par Nassira El Moaddem a estimé que la responsabilité de son site n'était "en aucun cas" engagé par les propos de son journaliste.
"Mes Tweets sont des pulsions !"
Mehdi Meklat doit actuellement méditer le dernier paragraphe de l'article de "M, le magazine du Monde : "Mouloud Achour le met en garde : 'Les écrits restent, un jour on te les ressortira'. Medhi se défend, la main sur le coeur : 'Ce n'est pas moi, c'est un personnage que j'ai inventé', ne pouvant s'empêcher d'ajouter, comme dans un lapsus : 'Mes Tweets sont des pulsions !'".