En pleine crise sociale, "La Voix du Nord" n'avait pas besoin de ça. Hier soir, la rédaction en chef du quotidien a publié un article se plaignant du nombre excessif de "droits de réponse" de Steeve Briois, le maire FN de Hénin-Beaumont. "En cette fin d'hiver, la machine à oblitérer semble chauffer en mairie d'Hénin-Beaumont ! En dix jours, notre rédaction a reçu, par courrier recommandé, par moins de cinq injonctions à publier des 'droits de réponse' de la part du maire, Steeve Briois. Cinq, qui viennent s'ajouter à la bonne vingtaine reçue depuis un an. Oui, vous avez bien lu : plus de 25 droits de réponse en un an", précise l'article, déclarant que c'est "un record mondial."
Le journal nordique rappelle que "la municipalité refuse de répondre à (ses) questions", mais "se plaît à harceler juridiquement" le quotidien "pour chaque point-virgule qui ne lui convient pas". "Pourquoi publier ces droits de réponse ? Parce que la loi du 29 juillet 1881 nous y oblige, même quand le dit 'droit de réponse' est approximatif, de mauvaise foi ou, pire, complètement et volontairement incorrect", s'agace la rédaction en chef, prenant en exemple un article sur un faits divers paru dans le journal que Steve Briois a démenti.
En parallèle des attaques du Front national, "La Voix du Nord" connaît aussi l'une de ses plus graves crises de son histoire. En effet, début janvier 2017, la direction du groupe Rossel a annoncé un plan social économique, concernant la suppression 164 postes au sein du journal. En désaccord avec la nouvelle politique éditoriale proposée, les journalistes ont voté à 93,8% une motion de défiance à l'encontre de leur direction.