Champion incontesté des indiscrétions politiques, Le Canard Enchaîné n'en est pas moins un justiciable comme un autre. Aujourd'hui, l'hebdomadaire a été condamné pour diffamation dans l'affaire qui l'opposait à l'ancien directeur central du renseignement intérieur français, Bernard Squarcini.
En novembre 2010, un journaliste du Canard affirmait que M. Squarcini avait mis en place des opérations de surveillance de journalistes. Dans cet article, l'auteur écrivait que "dès qu'un journaliste se livre à une enquête gênante pour lui ou pour les siens", Nicolas Sarkozy "demande" au chef du renseignement de "le mettre sous surveillance".
Suite à ces propos et à la plainte de Bernard Squarcini, le directeur de la publication du journal et l'auteur de l'article ont été condamnés à verser à ce dernier la somme de 2.000 euros au titre des dommages et intérêts, et autant au titre des frais de justice. Enfin, ils ont aussi été condamnés à une amende de 800 euros avec sursis.
Cette condamnation, qui fait suite à la récente victoire de l'hebdomadaire face à Marine le Pen, n'éteint pas pour autant d'autres soupçons d'espionnage de journalistes. Dans le cadre de l'affaire Bettencourt, Le Monde révélait en 2011 que deux de ses journalistes avaient été espionnés. Suite à cette révélation, le procureur Courroye avait fait l'objet d'une mise en examen.