Cachez-moi cette Schtroumpfette que je ne saurais voir. L'anecdote est digne d'un vaudeville ou d'une comédie absurde, elle est pourtant réelle. Selon Variety, dans certaines villes à dominante ultra-orthodoxe d'Israël, la Schtroumpfette a purement et simplement disparu des affiches promotionnelles du film "Les Schtroumpfs et le village perdu". D'oubli malencontreux, il n'en est point question puisque la raison de cette absence n'est autre que le fait que les hommes juifs ultra-religieux n'ont pas le droit de poser les yeux sur... des images de femmes.
Ces dernières années, les incidents du genre se sont d'ailleurs multipliés en Israël, pays confronté à la radicalisation de plus en plus prononcée d'une frange minoritaire de sa population. L'année dernière, certains sites d'actualité ultra-religieux avaient ainsi couvert l'élection présidentielle américaine sans poster une seule image d'Hillary Clinton. Plus tôt dans l'année, la branche locale de la firme suédoise IKEA avait provoqué la polémique en éditant une version spéciale de ses catalogues en utilisant uniquement des photographies d'hommes et de petits garçons.
En 2015, c'est l'affiche du film "Hunger Games - La Révolte (Partie 2)" qui avait été remaniée dans certaines villes ultra-orthodoxes d'Israël. L'actrice principale du film, Jennifer Lawrence, avait été gommée de l'affiche promotionnelle et remplacée par un simple geai moqueur. Mais avec la disparition de la Schtroumpfette, un nouveau cap est franchi puisque c'est la première fois qu'un personnage féminin non-humain est ainsi censuré. Une décision qui, selon Variety, émane de l'agence de presse locale et concerne uniquement les quartiers religieux. La Schtroumpfette est ainsi parfaitement visible dans la plupart des grandes villes du pays.
Forum Film, le distributeur des "Schtroumpfs" en Israël, a expliqué au quotidien israélien "Haaretz" que la censure d'affiches promotionnelles était une pratique courante dans les quartiers ultra-religieux. En 2015, l'agence de presse chargée de la promotion de "Hunger Games" avait confié être "soumise à une répression officieuse", regrettant de "nombreux actes de vandalisme" et expliquant que ses clients préfèraient désormais "ne pas prendre le risque".