L'interactivité et ses limites. Le débat a été lancé par un utilisateur de Netflix aux Etats-Unis, qui a interpellé directement la plateforme sur Twitter à ce sujet et a obtenu une réponse en retour. Les faits portent sur la nouvelle anthologie d'animation "Love, Death + Robots", disponible depuis quelques jours. Luka Thoms, co-fondateur du site "Out in Tech", qui réunit et soutient des membres de la communauté LGBTQ oeuvrant dans le domaine des nouvelles technologies, a remarqué en lançant la série que l'ordre dans lequel s'affichaient les 18 épisodes n'étaient pas le même en fonction des utilisateurs.
Selon lui, c'est en raison de son homosexualité que Netflix lui a proposé en priorité un épisode mettant en scène des personnes lesbiennes, tandis que son ami hétérosexuel avait lui droit à un épisode avec une scène explicite de sexe entre un homme et une femme. Il n'en fallait pas plus, captures d'écran à l'appui pour que Luka Thoms s'indigne sur Twitter : "Je viens juste de découvrir la chose la plus horrible. L'ordre des épisodes de la nouvelle série de Netflix change selon que Netflix pense que vous êtes gay ou hétéro", a-t-il écrit.
Et de préciser ensuite que deux de ses amis gays avaient eu la même proposition d'épisode que lui. Dans une série de tweets, il a fini par modérer ses accusations en constatant que des hétérosexuels obtenaient le même affichage que lui. Mais cette suspicion de "flicage" des préférences de ses utilisateurs par Netflix apparaissait d'autant plus crédible qu'un chercheur a récemment découvert que le service de vidéo à la demande avait enregistré tous ses choix personnels lors du visionnage de l'épisode interactif "Bandersnatch" de la série "Black Mirror". Un choix de collecte des données assumé par Netflix qui prétend ainsi améliorer l'expérience offerte aux utilisateurs.
Mais dans le cas de sa nouvelle série d'animation, Netflix a nié ficher ses abonnés selon qu'ils soient hétéros, bi ou gays. Le géant californien a donc expliqué sur Twitter qu'il tentait quelque chose de "totalement nouveau" avec "Love, Death + Robots", mais que cela n'a rien à voir avec l'orientation sexuelle de ses abonnés. "Nous n'avons encore jamais eu une série comme celle-ci, donc nous tentons quelque chose de totalement nouveau : quatre ordres différents de présentation d'épisodes. La version qui vous a été proposée n'a rien à voir avec le sexe, la race ou l'orientation sexuelle, des informations que nous n'avons même pas en notre possession", a précisé Netflix. Une précision qui n'a pas totalement convaincu les internautes.