Duel au sommet entre TF1 et France 2. Alors que la première chaîne dégainera en prime time ce mardi soir la saison 4 de "Mask Singer", la chaîne du service public proposera le grand retour de la marque culinaire "Masterchef" après sept ans d'absence et un passage par TF1 puis NT1 (désormais TFX). Un format qui a connu son heure de gloire sur le privé, récupéré par le service public ? Nicolas Daniel, patron de l'unité magazines, a devancé la question lors de la présentation presse de cette nouvelle saison, organisée le mois dernier. "'Masterchef' est un programme qui est natif du service public, sur la BBC", a rappelé le responsable.
Un raisonnement qui n'a pas empêché par le passé France 2 d'adapter "N'oubliez pas les paroles" à partir d'un format américain diffusé sur une chaîne privée tandis que "Danse avec les stars" a vu le jour sur la télévision publique britannique avant d'être récupérée par TF1...
Pour cette saison, 18 candidats seront présents sur la ligne de départ, avec une stricte parité respectée et seulement 9 d'entre eux sélectionnés à l'issue du premier numéro. A la clé pour le meilleur d'entre eux : 100.000 euros. Comme le veut le concept, tous seront des cuisiniers amateurs. Ils feront face aux critiques du jury composé par l'historique Yves Camdeborde, présent quatre saisons durant dans "Masterchef" sur TF1, par le très respecté Thierry Marx, ancien juré de "Top chef" sur M6 et par une nouvelle venue, Georgiana Viou, finaliste de la première saison de cette production Endemol France en 2010. Ces jurés seront rejoints chaque semaine par un chef invité : Christian Constant, Frédéric Anton, Alessandra Montagne, Simone Zanoni, Emeline Aubry... font partie des noms annoncés par France 2.
"En 12 ans, le niveau s'est élevé", a constaté lors du point presse Georgiana Viou, qui s'est estimée "peut-être plus exigeante" que les autres jurés pour s'être déjà retrouvée à la place des candidats. Force tranquille de "Masterchef", Thierry Marx n'hésitera pas lors de la diffusion à donner des leçons de vie aux cuisiniers amateurs, à l'image de ce conseil, répété face aux journalistes : "Ne faites jamais marcher la boîte à regrets. C'est l'antichambre de la dépression".
La chaîne entend aussi profiter de ce retour sur le devant de la scène de "Masterchef" pour mettre en avant des thématiques dans l'air du temps comme "l'anti-gaspillage, la saisonnalité, l'éco-responsabilité, la valorisation de nos terroirs", comme le souligne le communiqué.
Après Carole Rousseau, le regretté Sébastien Demorand et Sandrine Quétier, France 2 a choisi pour l'arrivée du programme sur le service public d'en confier les rênes à Agathe Lecaron. Un choix qui est apparu naturel aux yeux de Nicolas Daniel, le responsable de l'unité magazines. "Le choix d'Agathe s'est imposé très vite. Elle accompagne au quotidien les téléspectateurs", n'a-t-il pas manqué de souligner lors de la présentation presse, en référence à "La maison des maternelles" qu'elle incarne chaque matin sur France 2.
Même si France 2, Endemol France ou les jurés n'ont pas souhaité revenir en détail sur la précédente mouture de "Masterchef" diffusée par le groupe TF1, ils ont affirmé que leur volonté était désormais de rompre avec "les codes de la télé-réalité" inhérents à ce type de programme. Exit par exemple la ligne de départ où 300 candidats tentaient de se qualifier. "Aujourd'hui, la modernité en télévision, c'est le naturel. Tout le monde est mis en valeur dans 'Masterchef'. Il y a plus de valeurs positives cette fois", a estimé Agathe Lecaron face aux journalistes. Interrogée sur son expérience de la co-présentation de "Top chef" en 2011 aux côtés de Stéphane Rotenberg, elle a avoué ne pas en retenir un souvenir mémorable. "Je n'apportais rien à 'Top chef'", a-t-elle tranché.