Un différend qui se règlera devant la justice. Roman Polanski, 85 ans, a déposé un recours en justice à Los Angeles, Californie jeudi, selon une assignation transmise par son avocat Harland Braun à l'AFP hier. Ce recours vise la décision de l'Académie des Oscars de l'exclure l'an dernier, en plein mouvement #MeToo déclenché par la chute du producteur Harvey Weinstein en octobre 2017.
Le 3 mai 2018, l'Académie des arts et sciences du cinéma, qui remet les Oscars et compte plus de 7.000 membres, avait annoncé l'exclusion de Roman Polanski en même temps que celle de Bill Cosby, condamné pour agression sexuelle en avril 2018. Prise par le Conseil des gouverneurs de l'Académie, composé de 54 membres, la décision avait été transmise par courrier le jour même au réalisateur, "avec effet immédiat". Roman Polanski avait été admis dans l'Académie le 31 décembre 1968.
Dans son assignation, Roman Polanski estime notamment que l'Académie aurait dû lui donner un "préavis raisonnable" avant toute mesure d'exclusion, ainsi qu'"une chance raisonnable de se faire entendre" selon l'AFP. "Les procédures suivies pour expulser M. Polanski étaient équitables et raisonnables. L'Académie défend une décision appropriée", a pour sa part fait savoir l'Académie vendredi dans un communiqué transmis à la revue "Variety".
Roman Polanski avait plaidé coupable en 1977 de détournement de mineure pour avoir eu des relations sexuelles illégales avec Samantha Geimer, alors âgée de 13 ans. Ce seul chef d'accusation retenu était le résultat d'un accord à l'amiable avec le juge, après que Polanski eut été inculpé initialement de chefs d'accusation plus graves, notamment viol d'une mineure sous l'emprise de stupéfiants.
En janvier 2017, Roman Polanski avait été choisi pour présider la 42e cérémonie des César, avant de renoncer à le faire devant la polémique suscitée par cette annonce.