Attention, informations sensibles. Dans une tribune libre intitulée "La science ne saurait avoir de parti-pris", publiée par "L'Opinion", un collectif de "scientifiques, journalistes et citoyens" réunis sous la bannière "NoFakeScience" alerte sur les dérives médiatiques qui existeraient autour de sujets scientifiques. Et s'inquiète de voir des thématiques prouvées scientifiquement "et soutenues par des institutions scientifiques fiables", être remises en cause. Ils citent quelques exemples précis comme les vaccins - "La balance bénéfice/risque des principaux vaccins est sans appel en faveur de la vaccination" - ou le changement climatique, "réel et d'origine principalement humaine".
Or, s'alarment les professionnels, "nous assistons aujourd'hui à un dévoiement grandissant du travail des scientifiques. Leurs résultats ne sont bien souvent mis en avant que s'ils confortent des opinions préexistantes. Dans le cas contraire, certains iront sous-entendre leur rémunération par un lobby malveillant". Le collectif souhaite donc que "les sujets à caractère scientifique puissent être restitués à tous et à toutes sans déformation sensationnaliste ni idéologique et que la confiance puisse être restaurée sur le long terme entre scientifiques, médias et citoyens".
Ils refusent que "l'état de nos connaissances" puisse être "un supermarché dans lequel on pourrait ne choisir que ce qui nous convient et laisser en rayon ce qui contredit nos opinions". Les scientifiques reconnaissent cependant un peu plus loin que "la science n'a pas réponse à tout" mais que, dans le même temps, "il n'est pas souhaitable de donner autant de poids à un fait scientifique dûment établi qu'à sa négation".
Ils mettent également en avant "la différence entre les échelles de temps scientifique et médiatique" pour expliquer les dérives actuelles, qui entraîne une tendance à la "surinterprétation de résultats préliminaires et de petites avancées, sitôt contredits ou nuancés". Et d'ajouter : "S'il est légitime de chercher à informer dans les délais les plus brefs, cette réactivité peut s'avérer contre-productive, en particulier sans les clés de compréhension de l'actualité scientifique". En conclusion, le collectif appelle les médias à repenser "la place de l'information scientifique" pour rendre à la science "la place qu'elle mérite".