Cela ne date pas d'hier. Dans un entretien accordé à "Paris Match", Sophie Marceau est revenue sur l'affaire Gérard Depardieu. Le comportement problématique de l'acteur envers les femmes est particulièrement décrié depuis la diffusion d'un "Complément d'enquête" dans lequel on peut le voir proférer des propos obscènes et misogynes à l'égard des femmes qui croisent son chemin.
Mis en examen pour viols depuis 2020 et visé au total par trois plaintes pour viols et agressions sexuelles, l'interprète d'Obélix et de Cyrano est accusé par quatorze femmes de violences sexuelles, dont la plupart dénoncent des faits qui se seraient déroulés lors de tournages. "J'ai dit publiquement à l'époque que je ne supportais pas son attitude grossière et très déplacée. Beaucoup de gens se sont alors retournés contre moi en me faisant passer pour la petite peste. Et j'ai toujours refusé ensuite les films avec lui", a déclaré Sophie Marceau.
En juillet dernier dans une enquête du journal "Le Monde", l'actrice s'était confiée sur le tournage catastrophique du film "Police" de Maurice Pialat en 1985. Alors âgée de 19 ans, la comédienne donnait la réplique à l'acteur, 17 ans plus âgé. Selon elle, celui-ci avait alors installé "une relation de pouvoir" sur le tournage, et redoublé d'imagination pour l'humilier, jusqu'à la toucher discrètement sous les draps lors d'une scène.
Complice selon le récit de l'actrice des agissements de la star du cinéma, le réalisateur Maurice Pialat l'avait par exemple encouragé à gifler l'adolescente à plusieurs reprises pour rendre une scène d'interrogatoire "crédible". Lors de la sortie du film dans les salles obscures, Sophie Marceau se souvient avoir dénoncé publiquement le comportement de Gérard Depardieu dans la presse, qui l'avait "méprisée" ou "ignorée".
"Maintenant, avec l'acharnement qu'il connaît, ce serait trop facile. Parce que tout le monde riait avec lui, tout le monde l'aimait pour ça, tout le monde l'applaudissait pour ce qu'il était. Et tout le monde trouvait ça normal !" a-t-elle rappelé dans "Paris Match". "(...) Ce qui est certain, c'est que désormais les femmes parlent. Que tu sois Gérard Depardieu ou Maurice Pialat, tu ne traites pas les gens comme ça, point barre."
"Il n'a jamais osé me toucher devant l'équipe, sinon il aurait reçu mon poing dans la gueule. Mais avec les pauvres habilleuses...", avait-t-elle assuré dans les colonnes du "Monde". Un "modus operandi" qu'elle dénonce à nouveau aujourd'hui dans "Paris Match". "Il ne s'en prenait pas aux grandes comédiennes, plutôt aux petites assistantes... La vulgarité et la provocation ont toujours été son fonds de commerce", assure l'actrice de 57 ans.
"Aujourd'hui, on l'accuse de ce pour quoi on l'a encensé. Je ne vais pas lui tendre la perche ni l'enterrer. On m'a tellement demandé d'aller témoigner contre lui partout. Je ne l'ai évidemment pas fait", conclut-elle. Dans une tribune publiée le 25 décembre sur le site du "Figaro" une cinquantaine de personnalités du monde de la culture ont pris la défense de l'acteur rappelant son statut de "monstre sacré" du cinéma français, sans un mot pour les victimes présumées. Une prise de position qui a largement indigné les associations féministes, qui dénoncent une tribune faisant l'apologie de la "culture du viol".