"Nous prenons ça au sérieux et nous présentons nos excuses à toutes les personnes que nous avons pu blesser", réagit d'emblée auprès de puremédias.com un dirigeant de Bangumi, la société de production derrière "Quotidien". Depuis hier soir, le talk-show animé par Yann Barthès sur TMC, est accusé de racisme par plusieurs membres d'un groupe de gospel parisien. Venus performer en live sur le dernier single de Pierre Garnier, le gagnant de la "Star Academy" sur TF1, plusieurs participants à la prestation scénique ont dénoncé sur X (ex-Twitter) les conditions dans lesquelles ils ont été reçus sur le plateau.
Dans une série de tweets, vus plus d'1,2 million de fois sur le réseau social d'Elon Musk, le compte Lili_island raconte ainsi "l'expérience de racisme" qu'a vécu une partie de la troupe. Selon une choriste, après avoir répété avec Pierre Garnier sur le plateau de "Quotidien" en début d'après-midi, la production a demandé à une quarantaine de choristes (sur la centaine présente hier soir) de rejoindre une loge. "Des bracelets de couleur noire ont été distribués seulement aux choristes issus de l'immigration, plus précisément aux femmes et aux hommes noirs (...). Lorsque les répétitions se sont terminées, une membre de la production a demandé à tous ceux qui portaient un bracelet noir de lever la main. Et leur a demandé de quitter le plateau pour rejoindre une salle. Les choristes non-racisés sont restés sur le plateau", décrit-elle.
Selon plusieurs autres choristes, "le groupe de choristes est resté plusieurs heures dans cette salle froide sans fenêtre" avant de revenir sur le plateau au moment du live de Pierre Garnier. "Durant la totalité de l'émission, il y avait les choristes qui n'étaient pas de couleur dans le public (ceux sans bracelet noir). Les choristes de couleur, eux, n'ont été libérés que pour chanter les 2 minutes et 50 secondes avec Pierre", peut-on lire.
Face à la multiplication des témoignages sur X, Bangumi se désole d'un "immense malentendu". Selon un salarié de la société de production audiovisuelle qui réfute "fermement" les accusations de racisme, un "couac de communication" est à l'origine de cette affaire.
"C'est un immense malentendu de production. Il y a quelques semaines, on a invité Pierre Garnier à faire un live. Comme à chaque fois, on demande aux maisons de disques de travailler sur une prestation un peu événementielle. Sony nous a proposés qu'une chorale de 100 personnes vienne reprendre le refrain avec Pierre Garnier. On a trouvé l'idée chouette donc on a accepté. Sony a alors trouvé ce groupe de gospel de la région parisienne", rembobine notre source.
Hier après-midi, une centaine de choristes a donc débarqué sur le plateau de "Quotidien" pour répéter avec le chanteur de la "Star Academy". "On a sans doute sous-estimé la gestion d'un tel afflux de personnes dans la mécanique organisationnelle d'une émission quotidienne où tout est millimétré avec les répétitions de Yann (Barthès) à 17h, celles des chroniqueurs à 18h, etc...", reconnait ce producteur avant de poursuivre : "Le deal depuis le début avec Sony, c'était de garder dans le public de l'émission une partie des choristes du groupe de gospel, plus les 50 spectateurs déjà inscrits qu'on avait booké à l'avance et décidé de garder".
S'en est suivi un "gros malentendu". La production a effectivement demandé à une quarantaine de choristes d'attendre le passage de Pierre Garnier dans une loge, comme c'est le cas "tous les vendredi pour les lives dans 'Quotidien'". "Nous n'avons trié ou compté personne. Je trouve ça glauque d'imaginer qu'on ait pu trier les gens par race".
Il y a eu un couac dans la gestion du groupe de gospel entre Bangumi, Sony, la société qui gère le public et la direction du gospel. Personne n'a réellement expliqué aux choristes comment se déroule un tournage télévisé et qu'ils allaient devoir patienter des heures dans une loge où, oui effectivement, il n'y a pas de fenêtre comme dans toutes les loges de l'émission puisque nous tournons en sous-sol".
Consciente d'avoir heurté une partie de la troupe de gospel, la direction de Bangumi "va appeler les membres dont Bangumi a le contact pour s'excuser. S'il y en a plusieurs qui ont été blessés, c'est que c'est une réalité, qu'ils ont vraiment été heurtés. Donc on prend ça très au sérieux et nous allons leur présenter nos excuses. En aucun cas il s'agit de racisme. C'est horrible pour nous d'imaginer que les gens puissent imaginer ça des équipes de 'Quotidien'".