Séquence polémique. Samedi soir sur le plateau d'"On n'est pas couché" sur France 2, Laurent Ruquier recevait le journaliste Franz-Olivier Giesbert, à l'occasion de la parution de son dernier roman, "Le schmock", une histoire d'amour et d'amitié se déroulant dans l'Allemagne nazie. Etait également présente en plateau Ginette Kolinka, rescapée du camp d'Auschwitz-Birkenau. Ce sujet a inspiré Christine Angot, qui a développé sa pensée autour de la "concurrence des mémoires".
"A force de vouloir indifférencier les souffrances des uns et des autres, ça conduit à l'indifférence, de ce qu'a vécu un groupe de personnes ou une personne en particulier", a estimé la polémiste, avant de faire un parallèle entre la Shoah, soit l'extermination des juifs durant la seconde guerre mondiale, et la traite négrière. "Le but avec les Juifs pendant la guerre, ça a bien été de les exterminer, de les tuer, et ça introduit par exemple une différence fondamentale, alors qu'on veut confondre, avec par exemple l'esclavage et l'esclavage des Noirs envoyés aux États-Unis ou ailleurs, et où c'était exactement le contraire", a expliqué Christine Angot. Avant de développer : "C'est-à-dire l'idée c'était qu'ils soient en pleine forme, en bonne santé pour pouvoir les vendre et pour qu'ils soient commercialisables. Donc non, ce n'est pas vrai que les traumatismes sont les mêmes, ce n'est pas vrai que les souffrances infligées aux peuples sont les mêmes".
Un jugement de valeur qui a suscité l'approbation en plateau de Franz-Olivier Giesbert, tout en provoquant l'ire de certains téléspectateurs, qui ont fait part de leur incompréhension sur les réseaux sociaux et même signalé la séquence auprès du Conseil supérieur de l'audiovisuel. Parmi eux, le Conseil représentatif des associations noires de France (CRAN). "Le CRAN condamne donc les propos odieux de Christine Angot, qui tombe justement dans la concurrence des victimes qu'elle prétend dénoncer, et diffuse l'ignorance et le révisionnisme sur le service public", dénonce l'organisation sur son site.
Selon nos confrères de "L'Express", le gendarme de l'audiovisuel a reçu plus de 900 signalements au sujet de cette séquence. A titre de comparaison, l'altercation entre Christine Angot et Sandrine Rousseau en 2017 avait vu le CSA être sollicité plus de 1.000 fois par des téléspectateurs mécontents, entraînant à l'époque une mettre en demeure France Télévisions.
Sur Twitter, Laurent Ruquier a réagi à la polémique naissante en prenant la défense de Christine Angot : "La Shoah fut une abomination. L'esclavage en Afrique et le commerce des esclaves fut une abomination. Aucun doute. Ceux qui tentent de nous faire dire ou penser le contraire, à Christine Angot ou à moi cherchent à créer une polémique inutile", a tranché l'animateur de France 2. puremedias.com vous propose de revoir la séquence diffusée samedi soir.
Il y a quelques semaines, Catherine Barma, productrice d'"On n'est pas couché" était l'invitée de #QHM, le Quart d'heure médias de puremedias.com :