C'est une confidence qui a créé un malaise dans la salle. Ce mercredi 13 mars 2024, Vincent Bolloré est interrogé dans le cadre de la commission d'enquête dédiée à l'attribution des fréquences TNT. Celui qui a longtemps dirigé le groupe Vivendi a notamment été questionné sur la polémique autour du visuel indiquant que l'IVG est une mortalité diffusé sur CNews il y a quelques semaines.
Vincent Bolloré a d'abord rappelé la version officielle de l'apparition de ce visuel : "Ils ont dit que c'est une erreur technique. Je n'ai pas de raison de remettre en question la version des gens qui travaillent dans le groupe". "Ce n'est pas à moi d'accabler les gens à l'intérieur des chaînes. On ne peut pas à la fois me dire que je fais de la censure et que si je ne me mêle pas, je fais du non-interventionnisme", a-t-il lancé. Et de glisser : "Si vous voulez mon avis sur le sujet lui-même, je peux l'exprimer même si ce n'est pas dans la commission".
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"Je pense que se heurtent dans cette affaire deux libertés. Je suis très attaché à la liberté. La liberté des gens d'exercer d'eux-mêmes. La liberté des enfants à vivre. Je pense qu'un certain nombre de gens en France, tout en voulant laisser la liberté, disent : 'N'oubliez pas que c'est quand même un moment où une vie ne s'exprime pas'", a poursuivi le conseiller du président du directoire de Vivendi. Et de préciser : "Mais c'est une chose de terrible".
Vincent Bolloré s'est alors permis une confidence inattendue : "Il y a pas mal d'années. La femme avec qui j'étais a appris qu'elle était enceinte alors qu'elle prenait des médicaments qu'il ne fallait pas prendre". "J'avais déjà quatre enfants. J'étais faible. Je n'ai pas fait attention. Je l'ai laissé faire", a-t-il confié. Et de lâcher, avec une voix tremblante : "Il n'y a pas un jour où je ne pense pas à cette vie que j'ai contribué à supprimer. Et pourtant, je suis pour la liberté. Mais cette vie, c'est important. Je ne suis pas le seul à le dire. Le Pape le dit aussi".
Interloqué, Quentin Bataillon, président de la commission, lui a rappelé que "ses avis intimes et politiques ne concernent pas l'objet de cette commission d'enquête" : "Je vous informe que l'ensemble de vos idées et vos convictions ne rentrent pas dans l'objet de cette commission d'enquête". "Par ailleurs, je me suis gardé de poser cette question et elle n'attendait pas ce genre de réponse", a surenchéri le rapporteur Aurélien Saintoul.