Une enquête qui n'est pas passée complètement inaperçue. Mercredi soir, en prime time, France 3 a enregistré une contre-performance d'audience avec un numéro inédit de son magazine d'investigation "Pièces à conviction" présenté par Virna Sacchi, suivi par seulement 642.000 personnes, soit 3,1% du public selon Médiamétrie. Mais le sujet a provoqué les foudres du groupe Korian, qui gère 308 EHPAD (Etablissement d'Hébergement pour Personnes Âgées Dépendantes) en France et a décidé d'attaquer en justice les journalistes de l'émission.
"Pièces à conviction" s'intéressait en effet ce soir-là à la gestion de l'épidémie de COVID-19 dans les EHPAD. Pour les besoins d'une enquête menée pendant six mois, les journalistes Xavier Deleu et Julie Pichot sont allés à la rencontre des responsables, des personnels, des personnes âgées, mais aussi des familles endeuillées.
Le duo a consacré une partie de ses recherches au cas des établissements gérés par Korian, en affirmant par exemple que le taux de décès lié à la COVID-19 y était supérieur aux autres EHPAD et en pointant un manque d'anticipation et de moyens. Ce "Pièces à conviction" avait pris soin d'interroger Paul-Emile Haÿ, le directeur médical du groupe Korian, pour le faire réagir à certains des faits incriminés.
Une précaution qui n'a pas suffi à en croire le communiqué publié jeudi en fin d'après-midi par le groupe Korian qui parle d'accusations "d'une particulière gravité". "Le groupe réfute avec la plus grande fermeté les allégations mensongères portées, s'agissant notamment de la gestion des masques et d'une prétendue surmortalité dans notre réseau", peut-on lire notamment.
Affirmant sa volonté de défendre ses collaborateurs, son intégrité et sa réputation, le groupe Korian annonce donc sa volonté "d'agir en diffamation contre les auteurs de cette mise en cause injustifiée, déloyale et relevant de l'intention de nuire".