Créer une émission quotidienne en seulement une semaine et pour une durée indéterminée. Voici l'immense défi que se sont lancés Harry Roselmack et toutes les équipes d'Elephant, la société de production de "Sept à Huit"*. A partir de 19h05 ce soir, le magazine d'information de TF1 passera en effet en quotidienne, en lieu et place de "Demain nous appartient", le feuilleton de la Une contraint de s'arrêter pour cause de crise du coronavirus. Vendredi soir, puremedias.com a pu interroger un Harry Roselmack confiné chez lui afin de savoir à quoi va ressembler cette nouvelle version de "Sept à Huit".
Propos recueillis par Benjamin Meffre.
puremedias.com : A quoi va ressembler cette version quotidienne inédite de "Sept à Huit" ?
Harry Roselmack : Il y a ce que nous savons déjà et ce que nous sommes en train d'inventer et que nous continuerons d'inventer dans les jours qui viennent. Comme pour les Français, ce que nous vivons est nouveau pour nous, même si nous avons déjà montré par le passé notre capacité à travailler dans l'urgence. Ce qui change dans ce cas précis, c'est que contrairement à notre habitude et pour des raisons de sécurité évidentes, nous ne pouvons pas travailler au contact des gens. Compte tenu du contexte, nous allons demander aux gens que nous avons décidé de suivre au quotidien, de se filmer aussi. Tous les soirs, on racontera plein d'histoires pour montrer cette France dont la vie est bouleversée par la crise sanitaire actuelle et le confinement qui l'accompagne.
Savez-vous déjà quels personnages nous allons suivre au quotidien ?
Nous avons huit équipes qui vont tourner partout en France et qui vont nous ramener quelques minutes de tournage chaque jour. Elles seront positionnées à Paris, à Marseille, à Tours, Nantes ou encore Belle-Île-en-Mer notamment. A Paris par exemple, nous allons raconter la vie d'un immeuble en temps de confinement. On sera aussi bien sûr dans des centres hospitaliers pour montrer le quotidien des soignants. Toutes ces histoires permettront d'offrir une photographie de cette France qui combat le coronavirus. Attention, nous ne serons pas dans quelque chose de pesant et de stressant, mais bien dans la vie quotidienne des Français, avec aussi des moments joyeux.
"Nous ne savons pas combien de temps nous serons à l'antenne"
On retrouvera les mêmes personnages d'une émission sur l'autre ?
C'est l'idée oui. Nous allons feuilletonner lorsque cela a du sens selon nous. L'idée n'est pas de tirer à la ligne. Nous évoluerons aussi puisque nous ne savons pas combien de temps nous serons à l'antenne.
Vous incarnerez le programme ?
Tous les soirs, je présenterai le programme de manière classique depuis la rédaction d'Elephant.
Les équipes qui tourneront cette version quotidienne sont-elles nouvelles ou ont-elles été prélevées sur le contingent de "Sept à Huit" ?
Nous avons envisagé des renforts, notamment en cas d'indisponibilité de journalistes pour diverses raisons. Pour l'instant, nous allons cependant fonctionner uniquement avec les équipes de "Sept à Huit" qui ont répondu immédiatement présentes.
Combien de minutes de programme devez-vous délivrer chaque jour à TF1 ?
Il y a là encore de la souplesse. Nous allons commencer par 35 minutes, histoire de ne pas prendre trop de risques, avant de monter ensuite progressivement en puissance, jusqu'à atteindre plus de 40 minutes dans les jours qui viennent.
"Nous aurons en gros une trentaine de personnes sur le terrain"
Quelles mesures de protection de vos journalistes avez-vous prévu ?
Nos équipes seront équipées de masques et de gants fournis en bonne partie par TF1. Consigne a été donnée de ne pas aller au contact de nos personnages, ce qui nous obligera à créer une nouvelle écriture.
Combien de personnes seront mobilisées sur cette quotidienne ?
Nous aurons en gros une trentaine de personnes sur le terrain.
Qui a eu l'idée de la création de cette version quotidienne ?
C'était une demande de TF1 de réfléchir à une présence en quotidienne. J'en ai été informé lundi dernier.
Faire de l'information sur le coronavirus pendant quarante minutes avant le "20 Heures" de TF1, n'est-ce pas un peu lourd pour le téléspectateurs ?
Non, je ne pense pas. Nous ne serons pas dans le news puisque ce que nous diffuserons aura été tourné un jour voire deux jours avant. Nous avons aussi pour ambition, encore une fois, de faire le récit de la France face au coronavirus, de montrer l'invention d'un nouveau vivre-ensemble à l'heure du confinement. Ce sera donc bien différent de ce que proposera le "20 Heures".
Allez-vous aussi traiter du coronavirus dans la version dominicale de "Sept à Huit" ?
Nous allons en partie traiter d'autres sujets, en proposant des documents d'évasion pour que les gens puissent aussi se changer les idées. Mais chaque semaine, une bonne partie du magazine sera forcément consacrée au coronavirus. On retrouvera peut-être d'ailleurs des personnages de notre série documentaire quotidienne, mais dans un format un peu différent.
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