Cinéma
127 Heures : Seul dans un canyon, on s'ennuie...
Publié le 24 février 2011 à 11:52
Par puremedias
Après un démarrage impressionnant, "127 Heures" s'embourbe et propose un spectacle ennuyeux tandis que Danny Boyle contourne le vrai défi du film : passer 127 heures dans une crevasse avec un James Franco heureusement impeccable.
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Après avoir glané huit Oscars il y a deux ans avec Slumdog Millionaire, Danny Boyle revient sur les écrans avec cette adaptation d’une histoire vraie comme seul Hollywood sait les livrer. En s’attachant à l’expérience complètement folle vécue par Aron Ralston en 2003 dans un canyon de l’Utah, le réalisateur britannique essaye de souffler son public, et avait a priori tous les cartes en main au départ pour réussir, mais n’y parvient en fin de compte qu’à moitié.



Aron Ralston est un alpiniste chevronné de 27 ans qui part seul un week-end en randonnée dans le Blue John Canyon. Victime d’un accident, il se retrouve coincé au fond d’un passage très étroit, le bras droit bloqué par un énorme rocher que le jeune homme a entraîné dans sa chute. Le film raconte les jours qui suivent.

Et il commence très fort : en réduisant la narration à des plans très rythmés, peu bavards et soutenus de façon encore plus pêchue par la musique, comme il sait très bien le faire (un peu trop d’ailleurs), Danny Boyle ne laisse aucun répit au spectateur qu’il embarque dans sa course effrénée. On découvre le jeune homme préparer son matériel, ignorer un coup de fil de sa mère, prendre la route, laisser sa voiture, poursuivre en vélo, laisser le vélo à son tour pour enfin marcher sous un soleil de plomb, rencontrer deux jeunes filles perdues, les guider et les impressionner par sa connaissance du canyon, s’amuser un peu avec elles avant de continuer tout seul. Tout ça en dix minutes. Puis il chute, se coince le bras et le film peut enfin commencer. On salue cet enchaînement de plans hachés qui amène à l’accident sans prévenir, sans effet dramatique superflu de musique ou de mise en scène. Voir le jeune homme complètement pris au piège au milieu de nulle part fait alors encore plus froid dans le dos.



Sobrement, alors que le film est déjà bien entamé, le titre s’affiche. 127 heures avant la fin de l’histoire. Et 1h20 d’ennui, hélas. Comment occuper l’écran avec un unique personnage voué à mourir et en proie à une panique croissante au fur et à mesure que les jours passent, sans boire ni manger ?

Danny Boyle ne relève pas le défi, il le contourne (on pourrait dire « tricher ») : il ne filme pas James Franco seul. En montrant ses souvenirs, ses fantasmes et ses hallucinations, il multiplie à outrance les parenthèses respiratoires hors de la bulle d’angoisse qu’il avait réussi à matérialiser à l’écran, et la fait donc éclater.

D’aucuns seront heureux de ces moments où l’on quitte le canyon, tant les premières minutes après la chute sont étouffantes et nauséeuses de réalisme. Mais on pourra aussi trouver dommage que le réalisateur renonce à assumer cette angoisse jusqu’au bout, et nous en libère un peu trop. D’autant plus que tous ces plans impliquant les personnages de la vie du jeune homme sont d’une morne platitude, tous plus clichés les uns que les autres et donc terriblement vains.

Seule la fin du film relève à son tour un peu le niveau, mais c’est davantage par soulagement et curiosité. James Franco s’en sort, lui, très bien et c’est effectivement grâce à sa prestation qu’on garde un semblant d’intérêt dans la deuxième longue partie du film. Mais au final, on ne peut s’empêcher de penser que ce semblant d’intérêt en question n’est peut-être aussi que le seul fait de cette mention qui semble désormais excuser chaque film : « d’après une histoire vraie ». Un peu trop facile.

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