Des spectateurs plus nombreux, mais moins assidus. C'est ce qui ressort de l'enquête menée par l'institut Médiamétrie sur la santé du cinéma français en 2017. 41,8 millions de personnes se sont rendues dans les salles obscures de l'Hexagone l'an dernier, soit 300.000 de plus qu'en 2016, une belle performance alors que l'année précédente avait été marquée par la sortie de comédies populaires. Le cinéma a su tirer son épingle du jeu grâce à "la bonne santé des autres genres cinématographiques", explique l'institut.
Le public a dans l'ensemble été satisfait par la programmation en salles, lui attribuant la note de 7,6 sur 10 en moyenne. La meilleure note, 8,6 sur 10, a été attribuée au dernier-né des studios Pixar, "Coco". Mais les films français n'ont pas à rougir par rapport aux Américains : ainsi, "Au-revoir là-haut" avec Albert Dupontel et "Patients", réalisé par Grand Corps Malade et Mehdi Idir ont obtenu 8,5 sur 10.
Reste que le comportement des cinéphiles a évolué. "Le spectateur 2017 diffère de ses prédécesseurs, souligne Marine Boulanger, directrice du Pôle Cinéma et Entertainment de Médiamétrie. Il est plus occasionnel, il est aussi plus sollicité et tenté par de nouvelles pratiques comme la SVOD (service de vidéo à la demande par abonnement, ndlr)". 23,2% des amateurs de cinéma pratiquent la SVOD, contre 20% de l'ensemble de la population. 24% des abonnés à une plate-forme déclarent d'ailleurs se rendre moins au cinéma.
Les spectateurs occasionnels, autrement dit ceux qui déclarent aller au cinéma au moins une fois dans l'année, ont même pris l'ascendant sur les plus assidus : les premiers représentent désormais 32% des entrées contre 21% pour les assidus. En outre, le cinéma continue de drainer le public le plus jeune de l'ensemble des médias avec une moyenne d'âge de 38,6 ans. Les jeunes de 15 à 24 ans représentent 13,8% des spectateurs occasionnels (+6% sur un an).
C'est par internet que le public a connaissance des prochaines sorties de films américains, tandis que la télévision reste un moyen privilégié pour faire découvrir les films français. La marge de progression est encore grande pour informer le public car selon l'étude de Médiamétrie, sur près de 42 millions de spectateurs cinéma en 2017, seuls 7,5 millions ont entendu parler d'un film une semaine avant sa sortie. "Pour faire venir les spectateurs en salle, il apparaît donc essentiel de développer la notoriété des films auprès du public, en amont de leur sortie", conclut l'institut.