Les accusations auront eu raison de lui. Suite aux déclarations de plusieurs journalistes qui l'accusent de harcèlement sexuel, Roger Ailes, grand patron de Fox News, quitte la chaîne américaine. Alors que le PDG de la chaîne info la plus influente des Etats-Unis négociait fermement son départ ces derniers jours, Fox News a annoncé sa démission hier, dans un communiqué distribué par 21th Century Fox, maison mère de Fox News. Selon les médias américains, il pourrait partir avec un chèque d'environ 40 millions de dollars.
A la tête de la chaîne depuis sa création en 1996, le républicain de 76 ans sera remplacé par le propriétaire du groupe et magnat de la presse Rupert Murdoch en personne. Dans le communiqué, ce dernier remercie et félicite Roger Ailes pour ce qu'il a apporté à l'entreprise mais aussi à son pays. "Roger partageait ma vision d'une chaîne indépendante et l'a exécutée brillamment pendant 20 années fantastiques. Fox News a donné une voix à ceux qui étaient ignorés par les chaînes de télévision traditionnelle, et est devenue l'un des plus grands succès commerciaux de l'histoire des médias modernes", ajoute-t-il.
Cette annonce sonne comme une victoire pour Gretchen Carlson, la première journaliste à avoir dénoncé le harcèlement de son ancien patron. Il y a quinze jours, la célèbre journaliste, présente à l'antenne depuis 10 ans, révélait que son contrat n'avait pas été prolongé suite à son refus de céder aux avances de son patron. Des révélations cependant démenties par le principal intéressé, qui pointait du doigt les audiences décevantes de son émission. Mais d'autres journalistes lui ont emboîté le pas, y compris la star de la chaîne, Megyn Kelly.
Dans un communiqué, l'avocat de la présentatrice souligne le courage et la ténacité de sa cliente : "Depuis ses deux semaines de poursuites judiciaires contre Roger Ailes, le courage extraordinaire de Gretchen Carlon a créé un véritable séisme sur la planète média. Nous espérons désormais que toutes les entreprises comprennent que les femmes ne toléreront plus le harcèlement sexuel et que les sociétés ne protégeront plus ceux qui abusent d'elles. Nous remercions toutes celles qui se sont exprimées sur le sujet", a-t-il déclaré avant de promettre "d'autres déclarations dans les jours à venir au vu du déroulement des événements".