Ce n'est pas nouveau, ce ne sont pas toujours (souvent ?) les séries les plus originales qui font le plus d'audience. Ce n'est pas pour rien que CBS fonde sa suprématie dans les audiences sur une dizaine de séries policières qui ne se valent pas toutes et qui n'ont pas vraiment d'espoir de décrocher la palme de l'originalité. Et ce mardi, 13 millions d'Américains étaient ainsi au rendez-vous pour découvrir "Unforgettable" - inoubliable, en français -, une série policière d'une banalité affligeante que TF1 a déjà acquise.
Dans "Unforgettable", qui a décidément l'un des titres les plus mensongers de la télé US, Poppy Montgomery ne s'aventure pas très loin du rôle qu'elle a tenu pendant huit ans dans "FBI : Portés Disparus". Sauf qu'ici, elle tient le premier rôle de ce drama policier dans lequel elle campe Carrie Wells, une femme qui a une particularité étonnante, une condition psychologique très rare (et qui existe vraiment), l'hyperthymésie, qui lui permet de se rappeler absolument tout ce qu'elle vit.
Ayant laissé derrière elle son poste d'inspecteur de la police de New York, elle est rattrapée par son passé quand un meurtre a lieu dans son immeuble et que son ex (amoureux et collègue) campé par un Dylan Walsh sans aspérités ici lui demande de l'aide. Evidemment, Carrie est hantée par un terrible traumatisme : elle se rappelle toute sa vie sauf... le jour où sa soeur a été assassinée. Alors ça, c'est quand même balot ! Et si ce drame la poursuivait toute la série, comme dans "Monk" ou "Mentalist " ?
Clairement, le concept est tout sauf original et n'est pas sans rappeler ces deux séries et toute une ribambelle d'autres, sauf qu'ici, il n'y a pas une seule note d'humour dans tout le pilote. A la place, les scénaristes ont saupoudré un peu de romance via la relation amoureuse entre les deux héros, mais là encore, on s'ennuie. Mais, bien pire, le fameux don de Carrie est ennuyeux au possible : quand elle se rappelle quelque chose, tout tourne au ralenti et Carrie devient muette et regarde autour d'elle (car son don s'accompagne apparemment d'une capacité à voir à 360 degrés, la veinarde). Niveau rythme et mise en images, on a connu mieux.
On ne sait pas trop non plus, d'ailleurs, comment cette capacité à tout se rappeler va l'aider. Certes, dans le pilote, Carrie joue un rôle instrumental dans la résolution de l'enquête mais c'est avant tout parce qu'elle était le témoin principal. Elle a donc vu des choses dont elle ne réalise pas immédiatement l'importance et qui l'aident finalement à résoudre l'enquête. Mais le pilote ne donne absolument aucune indication de l'intérêt de ce don. Il faudra donc attendre le deuxième épisode pour le découvrir mais après un tel pilote, pas sûr que les 13 millions de téléspectateurs soient prêts à s'infliger la série une heure de plus...