Interview
Adrien Gindre (LCI) : "Le débat de ce soir sera le moment décisif en vue du premier tour à Paris"
Publié le 4 mars 2020 à 11:12
Par Florian Guadalupe | Journaliste
Passionné de sport, de politique et des nouveaux médias, Florian Guadalupe est journaliste pour Puremédias depuis octobre 2015. Ses goûts pour le petit écran sont très divers, de "Quelle époque" à "L'heure des pros", en passant par "C ce soir", "Koh-Lanta", "L'équipe du soir" et "La France a un incroyable talent".
Le chef du service politique du groupe TF1 a accordé un entretien à puremedias.com.
Adrien Gindre Adrien Gindre© CHRISTOPHE CHEVALIN-LCI
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Le premier grand débat des municipales parisiennes. A moins de deux semaines du scrutin local, LCI organise ce soir, à 20h45, un échange entre les sept principaux candidats à la mairie de Paris : Agnès Buzyn, Cédric Villani, Anne Hidalgo, Rachida Dati, Serge Federbusch, David Belliard et Danielle Simonnet. Adaptée du format de "La Grande Confrontation", utilisé ces derniers mois par la chaîne info pour évoquer diverses thématiques comme les Gilets jaunes ou la réforme des retraites, cette soirée sera animée par David Pujadas et produite par Particules Productions, en partenariat avec RTL et "20 Minutes". A cette occasion, puremedias.com a rencontré Adrien Gindre, chef du service politique du groupe TF1, pour qu'il nous raconte les coulisses de l'organisation d'un tel débat.

Propos recueillis par Florian Guadalupe.

puremedias.com : Comment avez-vous obtenu ce premier grand débat de la municipale de Paris ?
Adrien Gindre :
C'est une longue discussion qui a débuté peu de temps après la rentrée de septembre 2019. Dès le début de l'automne, nous avons contacté tous les staffs des candidats, un par un, pour leur présenter notre projet. Nous leur avons expliqué le concept. A ce moment-là, nous savions déjà que l'idée était d'organiser une "Grande Confrontation" autour de David Pujadas. Nous voulions un format exactement comme ce que nous avions fait lors de la crise des Gilets jaunes et de l'élection européenne. C'est à ce moment-là que nous avons commencé à travailler. Nous ne pouvions pas improviser une émission d'une telle importance. Puis, le format en tant que tel n'est pas une émission que l'on teste à cette occasion. C'est un programme que tout le monde connaît.

"C'est dans l'intérêt de tout le monde d'avoir une émission maîtrisée et un concept que l'on connaît." Adrien Gindre

Qu'est-ce qui a fait pencher la balance pour LCI plutôt qu'une autre chaîne ?
Nous avons eu l'occasion de porter cette émission à l'antenne à de nombreuses reprises. Elle a été testée dans des contextes différents. Surtout, nous avons vu lors des Européennes que les participants eux-mêmes nous faisaient d'excellents retours. Nous, en tant que journalistes, avec Fabien Namias et la direction de LCI, avons la conviction que c'est un bon format. Nous avons vu que les chefs de partis et les têtes de listes étaient ressortis de l'émission en nous disant qu'ils avaient pu parler du fond, défendre leurs propositions, tout en débattant. En fait, c'est le meilleur compromis possible. Nous, nous sommes contents de l'émission que nous proposons, et eux, ont le sentiment de faire quelque chose de qualitatif. Je pense que ça a parlé aux candidats que nous avons contactés, c'est-à-dire à la fois le fait que nous ayons travaillé depuis longtemps ce débat et la qualité de ce format. C'est dans l'intérêt de tout le monde d'avoir une émission maîtrisée et un concept que l'on connaît.

Quels étaient les critères pour participer à ce débat ?
Au bout d'un moment, il a fallu faire un choix. Nous nous sommes fondés sur l'enquête de notre partenaire Harris-Interactive, qui est l'institut de sondage avec lequel nous travaillons. Au moment où nous avons fait un choix, nous avons pris les candidats qui sont à 5% ou plus des intentions de vote. Pourquoi 5% ? Parce que 5% est le seuil légal à partir duquel on peut éventuellement fusionner ses listes au second tour. Ce critère de 5% nous paraissait pertinent parce que ce sont ceux qui peuvent éventuellement peser sur le second tour. Après, on voit les sondages. Ils varient à la baisse ou à la hausse pour tout le monde. Il y a un moment où il fallait arrêter le choix. Nous avons donc pris le sondage de Harris le jour où nous avons annoncé ce débat. Par ailleurs, c'était un chiffre qui faisait consensus avec l'ensemble des candidats. Il permet de représenter une vraie offre politique et une vraie diversité. On va de la maire sortante jusqu'à Danielle Simonnet de La France insoumise et à Serge Federbusch, soutenu par le Rassemblement national. Ca permet d'avoir aussi un très large panel politique.

"Les candidats seront assis les uns à côté des autres autour de David Pujadas." Adrien Gindre

Qu'est-ce qui a été tiré au sort en amont de ce débat ?
Il y a eu deux tirages au sort qui ont été réalisés au même moment, en présence des directeurs de campagne des candidats et d'un huissier de justice. Après avoir discuté avec les représentants des candidats, nous avons tiré au sort l'ordre des prises de parole, c'est-à-dire qui va commencer et conclure l'émission. Puis, nous avons tiré au sort le placement en plateau. Le plateau de "La Grande Confrontation" n'est pas une émission avec des pupitres alignés comme on a pu voir dans des campagnes présidentielles ou comme on voit dans certains autres formats. Nous avons fait le choix d'être dans un format d'échange, de dialogue et de débat. Les candidats seront assis les uns à côté des autres autour de David Pujadas. Ils peuvent pratiquement se toucher.

Quel sera l'ordre des prises de parole ?
L'émission est découpée en deux parties. Il y aura d'abord "Le Grand Oral" et "Le Grand Débat". "Le Grand Oral", ce sont les sept candidats qui passent les uns à la suite des autres, face à David Pujadas, pour donner à la fois leur vision, leur projet, la raison pour laquelle ils sont candidats, et un peu le sens de leur engagement personnel. A 21h30, ils reprendront leur place dans "Le Grand Débat". Dans celui-ci, il y a eu un tirage au sort pour savoir qui commence. Ce sera en l'occurrence Cédric Villani qui sera en premier. Pour les conclusions, nous inverserons l'ordre de passage. Ce sera donc Cédric Villani qui conclura l'émission.

"Echanger, oui ! Débattre, oui ! Transformer l'émission en pugilat, non ! Adrien Gindre

Ont-ils posé des conditions pour leur participation à ce débat ?
Il y a des discussions. C'est normal pour toutes les émissions. Chacun a ses inquiétudes et a besoin d'avoir des réponses sur certains points. On a eu par exemple des interrogations sur les temps de parole, sur comment nous allons les contrôler. Ce sera exactement de la même manière que lors des Européennes. Bien évidemment, les temps de parole seront comptés en permanence. Chaque candidat aura dans son champ de vision un compteur avec son temps de parole et celui de tous les autres candidats. David Pujadas aura de la même manière dans son champ de vision un compteur avec les temps de parole. En revanche, nous avons fait un choix dans la scénographie, la manière dont on met à l'antenne l'émission. Les temps de parole n'apparaîtront pas à l'antenne. Nous sommes convaincus qu'il faut que les téléspectateurs puissent se concentrer sur le fond de ce que disent les candidats, que ça ne vienne pas perturber les échanges et que ça ne devienne pas un élément gadget de l'émission. Les candidats pourront voir où ils en sont. David Pujadas pourra faire des rappels si certains sont en retard ou en avance, de manière ponctuelle. C'était un élément sur lequel nous avons été interrogés. Il y a aussi eu des questions sur la longueur de l'introduction et de la conclusion. Les candidats avaient besoin de se préparer à l'émission et de savoir à quoi ils seront exposés.

Y a-t-il eu des discussions autour des plans de coupe lors des échanges entre les candidats ?
Nous considérons qu'une bonne émission est une émission qui n'est pas complètement corsetée par des règles qui seraient excessivement contraignantes. En fait, sur la réalisation, le réalisateur aura seul la main. C'était tout à fait normal pour les représentants des candidats. De la même manière, pour les questions, c'est David Pujadas qui aura la main. Les candidats sont là pour défendre leur projet. Nous, nous sommes là pour proposer une émission informative. Il n'y aura pas de règles venant contraindre le déroulement de l'émission. Ce sera une émission télé extrêmement fluide. S'il y a un moment où un candidat interpelle un autre ou l'évoque, non seulement vous le verrez à l'antenne, mais surtout vous aurez vraisemblablement un moment d'échange, de débat et d'interaction. La configuration du plateau favorise les échanges. Quand il y a sept pupitres alignés, celui qui est au bout de la rangée a du mal à interpeller celui qui est à l'autre bout car il ne le voit presque pas. Nous, ce ne sera pas le cas. Les candidats seront autour de David Pujadas, donc ce sera d'une grande simplicité d'échanger. Attention, échanger, oui ! Débattre, oui ! Transformer l'émission en pugilat, non ! Et là ce sera le travail de David Pujadas. Il faut que le débat soit maîtrisé.

"Il se trouve que le tirage au sort a donné des configurations extrêmement intéressantes." Adrien Gindre

Avez-vous également discuté des thématiques abordées lors du débat ?
Oui. Bien entendu. Les thèmes qui seront évoqués ce soir seront les thèmes qui vont faire l'élection, ceux sur lesquels les Parisiens vont se déterminer. On va aborder la question de l'espace public et de la manière dont on se déplace dans Paris. Le climat et la pollution seront également des sujets de débat. On parlera des questions économiques et sociales, le logement, les airbnb, la propreté dans les rues. Puis, on évoquera des sujets qui sont à la frontière des fonctions du maire, comme la sécurité. L'intégralité des compétences sur la sécurité ne relève pas du maire. Et pourtant, c'est un sujet central dans une élection municipale. Par sa position privilégiée, le maire doit se prononcer sur ces problématiques-là. Il n'y a pas eu de conditions de candidats pour dire : "On ne veut pas parler de tels thèmes". En revanche, il y avait des discussions pour s'assurer à ce que certains thèmes ne soient pas oubliés. Après, ça restera une émission d'une soirée. Il faudra qu'on rende l'antenne et qu'on laisse les candidats et les téléspectateurs poursuivre leur fin de soirée. Donc, on ne fera pas une émission toute la nuit. L'idée de l'émission est : Comment éclairer les Parisiens dans une campagne hors normes, avec une offre politique recomposée et qu'est-ce qui va leur permettre de prendre une décision le 15 mars ? Nous, nous sommes convaincus que ce sera en grande partie en regardant le débat sur LCI. C'est le premier moment où on verra les sept candidats côte à côte pour présenter leur programme.

Ne craignez-vous pas que le débat ne se transforme en "haro sur Anne Hidalgo" ?
Sur le principe et dans l'absolu, nous pourrions avoir cette crainte-là et peut-être que certains dans son entourage l'ont eue. C'est le cas parce que c'est la maire sortante. Après, si vous regardez la campagne de très près, on voit que les problématiques politiques sont beaucoup plus complexes. David Belliard sera peut-être amené demain à travailler avec elle. Cédric Villani l'a parfois ménagée parce que lui veut aussi montrer sa différence avec Agnès Buzyn. Rachida Dati voudra montrer qu'elle est l'alternative et que ce n'est pas Agnès Buzyn. Très vite, ce soir, les téléspectateurs vont s'apercevoir que ce sera beaucoup plus complexe que "Tous contre un". Chacun a des intérêts différents. D'ailleurs, le hasard du tirage au sort a donné quelque chose d'étonnant sur la place de chacun sur le plateau. Le tirage au sort a créé des duos, c'est-à-dire qu'Anne Hidalgo et Rachida Dati sont côte à côte. Agnès Buzyn et Cédric Villani sont voisins et Danielle Simonnet et Serge Federbusch sont juste à côté. Je laisse à chacun imaginer ce que ça peut représenter concernant les interactions. Mais il se trouve que le tirage au sort a donné des configurations extrêmement intéressantes. Au sein du débat à sept, - je reviens sur votre question sur les plans de coupe -, vous aurez le loisir d'observer la manière dont interagissent des opposants ou potentiels alliés politiques.

Y aura-t-il du public ce soir ?
Il y aura les soutiens des candidats qui seront derrière eux. On a proposé à chaque staff de venir avec quatre soutiens. Ce seront des candidats sur les listes parisiennes. Et évidemment, des mesures de précaution seront prises au préalable avec l'ensemble des intervenants concernant l'épidémie du coronavirus.

"Nous avons réfléchi à une offre qui va permettre de parler à tout le monde. Les trois médias sont complémentaires." Adrien Gindre

Ce débat est en partenariat avec "20 Minutes" et RTL. Quels seront les rôles des journalistes de ces médias ?
L'interview et l'émission seront menées par David Pujadas. Cette émission est produite avec Particules Productions, la société de David Pujadas. Il y aura effectivement une représentation de nos partenaires. "20 Minutes" proposera une séquence autour d'un questionnaire sur les jeunes. Il évoquera les préoccupations du jeune électorat parisien. RTL réalisera une synthèse à la fin du débat, avant les conclusions, pour souligner les grandes lignes apparues durant le débat. Pour représenter la radio, ce sera Benjamin Sportouch, le chef du service politique de RTL.

Pourquoi avoir faire ce choix d'un partenariat avec "20 Minutes" qui n'est pas forcément le média presse attendu pour ce genre de rendez-vous ?
C'est un partenaire que l'on connaît bien à TF1 et à LCI. On a déjà travaillé avec eux sur d'autres événements. Pour nous, ce n'est pas une première. Par ailleurs, il y a le fait que "20 Minutes" soit très bien implanté à Paris. Ils ont une diffusion conséquente en région parisienne. Ils sont extrêmement puissants sur le digital. Par ailleurs, ils ont un lectorat différent de l'audience de LCI et RTL. Nous, nous voulions un public qui soit le plus large possible. Nous savons qu'une élection se joue sur tous les publics. Nous avons réfléchi à une offre qui va permettre de parler à tout le monde. Les trois médias sont complémentaires. Ca nous permettra de nous adresser à des personnes à qui nous ne nous adressons pas habituellement. Nous tenions aussi à avoir un débat large. Nous estimons que pour un rendez-vous comme celui-ci, il nous faut une offre très puissante. Nous sommes convaincus que c'est une bonne proposition faite aux candidats et un bon moyen de donner un bon écho à cette élection.

Pourquoi ne pas avoir conclu un partenariat avec le quotidien francilien "Le Parisien" ?
Il n'y a aucune hostilité concernant "Le Parisien". Simplement, la question ne s'est pas posée. En fait, le partenaire habituel du "Parisien" dans les émissions politiques est notre concurrent BFMTV. Ils ont une émission ensemble tous les dimanches. Nous avons ainsi voulu élargir avec les médias avec lesquels nous avons le plus souvent l'habitude de travailler. Ca ne veut pas du tout dire qu'il ne se passera jamais rien dans l'histoire avec "Le Parisien".

"Nous n'avons aucun souci avec Marcel Campion." Adrien Gindre

Avec le système d'élection à la mairie de Paris, qui passe d'abord par des scrutins arrondissement par arrondissement, est-il plus difficile de respecter le temps de parole de toutes les listes ? Par exemple, comment compte-t-on le temps de parole de Pierre Liscia et sa liste dans le XVIIIe arrondissement ?
Le temps de parole est évalué par le CSA à l'échelle de la commune tout entière. Il n'est pas évalué par arrondissement. C'est un décompte qui est globalisé. Ensuite, c'est une période d'équité lors des municipales. Il n'y a pas d'égalité, contrairement à la présidentielle. Donc, nous donnons un temps de parole à chacun qui correspond à une liste de plusieurs critères établie par le CSA : leur score aux précédentes élections, leurs poids dans la campagne, leur score dans les enquêtes d'opinion. Nous, nous faisons une appréciation globale car ce n'est pas une science exacte. Il n'y a un nombre de minutes ou un pourcentage précis. Nous nous échinons à donner de la place au plus de listes possibles, et pas simplement aux sept que l'on a citées pour le débat. Il y a d'autres candidats qui ne sont certes pas dans le débat mais qui pourtant ont eu bien accès à l'antenne de LCI durant cette campagne.

Il y a par exemple le cas de Marcel Campion, qui aura des listes dans de nombreux arrondissements.
Tout à fait. Nous n'avons aucun souci avec Marcel Campion. Il est candidat à la mairie de Paris, comme le mouvement "Parisiennes, Parisiens", qui était la liste de Gaspard Gantzer avant qu'il ne rejoigne La République en Marche. Ils peuvent accéder à l'antenne de LCI. Pour nous, il n'y a aucun sujet, problème ou tabou. Simplement, on ne peut pas faire un débat avec l'intégralité des listes parisiennes, sinon ce n'est pas une émission de télé mais une grande cacophonie. Nous croyons que pour avoir un débat de qualité, il faut un nombre de participants raisonnable. Mais bien évidemment, nous donnerons la parole à tous dans le respect des règles d'équité.

"Nous savons que la campagne municipale ne se joue pas qu'à Paris." Adrien Gindre

Avez-vous des attentes concernant l'audience du débat ?
Il faut regarder les audiences des numéros de "La Grande Confrontation". Nous visons ce niveau-là. Ca nous convient parfaitement. Nous faisons "La Grande Confrontation" en espérant qu'elle soit vue, car on estime que c'est un moment important. Je ne vais pas vous dire que l'on fait cette émission pour que personne ne le regarde, ça n'aurait pas de sens. On fait cette émission parce qu'on considère que ça va être le moment décisif du choix en vue du premier tour. Ce sera la première fois que vous aurez sur un plateau les sept principaux candidats à Paris. On veut rappeler à tout le monde l'importance de ce moment. On espère que beaucoup de Parisiens et de Français seront devant LCI, soit parce que ça les concerne directement, soit parce qu'ils ont la curiosité.

Justement, n'avez-vous pas peur de tourner le dos aux non-Parisiens ?
Paris, c'est 2 millions d'habitants. Le bassin parisien, au sens très large, c'est 12 millions. Les Franciliens sont de très près concernés par la politique qui va être menée à Paris, de par la place prépondérante de la capitale. Au-delà de ça, tous ceux qui s'intéressent à la politique sont forcément intéressés par ce qui se passe à Paris et comment la recomposition politique se traduit. De plus, nous avons aussi fait un énorme travail sur le reste du pays. Nous avons organisé des débats délocalisés à Bordeaux et à Perpignan. Nous avons fait une journée à Lyon. Nous en préparons une autre pour la semaine prochaine. Nous couvrons le reste du territoire. Je constate que ça suscite davantage d'intérêt quand on parle de Paris que quand on parle des autres villes. Mais nous, nous savons que la campagne municipale ne se joue pas qu'à Paris. C'est pour ça que nous faisons ces délocalisations. Si à la fin de la campagne, on fait l'exercice de regarder les temps de parole sur LCI et on voit le nombre de communes évoquées à l'antenne, on arrivera à plusieurs dizaines de villes. La campagne municipale aura été très évoquée sur l'antenne de LCI.

"Nous ne faisons pas 'La Grande Confrontation' pour faire du buzz, des petites phrases et de la reprise facile." Adrien Gindre

Sur les chaînes concurrentes, les soirées de débats politiques ne font pas de grosses audiences. Plus globalement, est-ce que le public ne fait pas un rejet de la politique ?
Ce n'est pas ce qu'on observe sur notre antenne. LCI a fait un choix très clair, celui d'être la chaîne du débat. C'est dans notre ADN d'organiser des événements comme ça. Il se trouve qu'à chaque fois que nous l'avons fait, ça a été plutôt couronné d'un succès d'audience et d'un succès d'estime. Nous sommes très contents quand il y a du monde devant la télé, mais nous sommes aussi très contents de faire de bonnes émissions. J'insiste sur les deux. Nous sommes très attachés à ce que LCI soit associée à des offres de très bonne qualité, dans lesquelles il y a du contenu. Nous ne faisons pas "La Grande Confrontation" pour faire du buzz, des petites phrases et de la reprise facile. Nous faisons "La Grande Confrontation" pour qu'il y ait un échange de fond sur les programmes et qu'à la fin de la soirée, si vous habitez à Paris, vous puissiez vous dire que c'est très clair. Donc, ce désamour de la politique, nous ne le voyons pas du tout. Je pense que ça dépend de la manière dont on le fait. Nous avons la conviction avec la direction de LCI et Particules Productions que si nous faisons des émissions de qualité, à la fin nous serons gagnants. Nous ne croyons pas à l'écume. Nous assumons d'être sur le fond. Parfois, c'est un peu plus exigent, oui. Trois heures de débat sur Paris, il faut être un peu concentré. Il y aura peut-être des thèmes plus intéressants que d'autres. Mais au moins, nous aurons éclairé le débat public.

En tant que journaliste politique, ne trouvez-vous pas que c'est une élection un peu particulière ? La campagne a eu du mal à démarrer. Elle a été notamment entravée par les grèves fin décembre, le coronavirus et les mesures contestées du gouvernement.
Quand on prépare une élection comme ça, en amont, nous réfléchissons longtemps à l'avance. Il faut penser à tout ce qu'on peut proposer en vue de la campagne. Quand on réfléchit à ça, on ne peut pas prédire à quel moment les Français se sentiront concernés par la campagne et quand les politiques s'en empareront réellement. C'est notre travail. On a l'habitude de faire ça. Quand il y a de l'actualité, on réagit. Lors des grèves et de la discussion sur la réforme des retraites, ça ne voulait pas dire qu'on ne préparait pas les municipales. On faisait les deux. Quand je prépare "La Grande Confrontation", je prépare aussi les grandes soirées de LCI pour le premier et le deuxième tour. Actuellement, avec Thierry Thuillier et Fabien Namias, nous réfléchissons aussi à ce que nous ferons pour les mois à venir. Ca ne s'arrête jamais. Nous devons anticiper pour toujours avoir une offre à proposer. Après, oui, évidemment, c'est une campagne très étonnante. Nous le constatons. C'est surtout la première campagne municipale depuis l'élection d'Emmanuel Macron et sa recomposition politique. On verra si elle se poursuit ou pas. C'est ce qui va donner tout son sel aux soirées du 15 et 22 mars. On aura un scrutin qui va être lu de manières différentes des scrutins de 2014 et 2008. Nous devons donc être toujours en mouvement pour savoir comment l'analyser. C'est ce qui est intéressant à suivre. On ne s'en plaint pas.

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