Déjà un précédent avec un journaliste. Mercredi soir, "Le Monde" a dévoilé une vidéo datant du 1er mai dans laquelle Alexandre Benalla, un chargé de mission de l'Elysée, frappe violemment un manifestant à Paris. Sur la séquence, il apparaît habillé en agent des forces de l'ordre, avec un casque et un brassard estampillé "police". En moins de deux jours, la polémique autour du proche d'Emmanuel Macron a enflé et Alexandre Benalla a été placé ce matin en garde à vue et devrait être licencié par l'Elysée. Il est inquiété pour "violences en réunion par personne chargée d'une mission de service public", "usurpation de fonction", "port illégal d'insigne réservée à l'autorité publique" et "complicité de détournement d'images issues d'un système de vidéo-protection".
Après la révélation du "Monde", d'autres vidéos ont été révélées montrant des accès de violences d'Alexandre Benalla, sous l'uniforme des forces de l'ordre, mais également lorsqu'il assurait le service d'ordre du candidat Emmanuel Macron. En mars 2017, en meeting à Caen, l'ancien ministre de l'Economie était suivi par une équipe de tournage de Public Sénat. Lorsque l'un de leurs journalistes s'est approché pour faire quelques photos dans la salle de meeting, le service d'ordre d'Emmanuel Macron lui a demandé de reculer, avant que le photographe se fasse expulser manu militari du lieu par Alexandre Benalla.
La chaîne a diffusé hier soir la scène de l'intervention musclée d'Alexandre Benalla lors du meeting en Normandie. "Pourtant à distance raisonnable du cortège, le journaliste est ceinturé, avant d'être poussé sur 50 mètres par l'officier de sécurité, Alexandre Benalla, qui lui arrache sans autre explication son accréditation presse, censée lui permettre de suivre le meeting au plus près du candidat et de ses soutiens", raconte Public Sénat dans un communiqué. La chaîne dirigée par Emmanuel Kessler déclare que "l'incident est suffisamment grave et incompréhensible" pour que la direction de Public Sénat adresse à l'époque une lettre à l'équipe de campagne d'Emmanuel Macron "au prétexte qu'il n'y avait aucune menace pour le candidat" et "qu'empêcher la presse de faire son travail relève de l'arbitraire". La République en marche n'avait à l'époque pas donné suite, précise la chaîne. puremedias.com vous propose de visionner la séquence.