Aurélie Filippetti soutient la nouvelle direction de France Télévisions dans l'affaire Bygmalion. Invitée ce matin de France Culture, la ministre a appelé à ne pas "stigmatiser" l'actuelle équipe dirigeante du groupe public "pour des faits imputables à l'équipe précédente" dans l'affaire Bygmalion.
"Je refuse absolument tout amalgame. L'affaire Bygmalion s'est passée avant l'arrivée de Rémy Pflimlin. On parle de la période Patrick de Carolis . Ces contrats ont été passés à cette époque-là" a-t-elle tenu à souligner. Avant de soutenir l'action de l'actuel PDG : "Quand Rémy Pflimlin est arrivé avec son équipe, il a mis fin et éteint progressivement les contrats Bygmalion. C'est ce qu'il a dit au juge dans le cadre de son audition comme témoin assisté" a-t-elle expliqué. Avant de tacler : "Il n'est pas mis en examen contrairement à trois personnes qui elles, ont été mises en examen, dont un ancien conseiller de Nicolas Sarkozy (Camille Pascal, ndlr). L'affaire Bygmalion, c'est l'héritage de la période Sarkozy. On le voit tous les jours. On en a assez de ces affaires. Mais désormais, et depuis 2012, on a rétabli les conditions éthiques dans la passation des contrats de France Télévisions" a-t-elle assuré.
Rappelons que Rémy Pflimlin a été entendu le 3 juillet dernier au pôle financier par le juge Renaud Van Ruymbeke en qualité de témoin assisté dans le cadre de l'affaire Bygmalion et de ses contrats passés avec le service public. France Télévisions a annoncé dans la foulée son intention de se constituer partie civile dans cette affaire.
Le cabinet de conseil co-fondé en 2008 par Bastien Millot est soupçonné d'avoir profité de contrats juteux passés avec France Télévisions pour 1,2 million d'euros entre 2008 et 2013. Rappelons que le co-fondateur de Bygmalion a aussi été l'un des proches conseillers entre 2005 à 2008 de Patrick de Carolis lorsque ce dernier était PDG du groupe public.
Dans cette affaire, une information judiciaire a été ouverte pour "favoritisme et prise illégale d'intérêts", suite à la plainte déposée par le syndicat SNPA-CGC (Syndicat national des personnels de la communication et de l'audiovisuel-Confédération générale des cadres) de France Télévisions. En avril dernier, le juge Renaud Van Ruymbeke a mis en examen Bastien Millot pour "recel de favoritisme" mais aussi Patrick de Carolis pour "favoristisme" tout comme Camille Pascal, ancien secrétaire général de France Télévisions.
Après avoir longtemps porté sur la présidence De Carolis, l'attention médiatique s'est déportée sur Rémy Pflimlin. Le 6 juin dernier, l'actuel PDG de France Télévisions avait en effet affirmé dans une interview au Monde que seules deux prestations fournies par le cabinet de Bastien Millot (veille web et traitement de courriers de téléspectateurs) avaient été prolongées par France Télévisions après son arrivée à la tête du groupe public à la fin août 2010.
Des déclarations aussitôt démenties par par Le Canard Enchaîné qui évoquait le 11 juin dernier l'existence d'un troisième contrat signé par France Télé avec "une autre boîte de la nébuleuse Bygmalion qui appartient à son fondateur, Bastien Millot : BM Consulting". Le Canard enchaîné avait également révélé la prolongation de nouveaux contrats après le départ de Patrick de Carolis.
puremedias.com vous propose de réécouter l'intervention d'Aurélie Filippetti sur France Culture sur ce sujet (à partir de 83'35).