Trois licenciements. Le 4 avril dernier, Clémentine Sarlat avait accordé un entretien au journal "L'Equipe" afin de revenir sur son expérience douloureuse au sein du groupe France Télévisions. Pour rappel, en janvier 2018, la journaliste avait co-présenté pendant plusieurs mois "Stade 2" sur France 2 avec Matthieu Lartot, puis avait rejoint "Tout le sport" le week-end sur France 3. En août 2018, elle avait décidé de quitter le groupe audiovisuel du service public.
Dans cette interview, Clémentine Sarlat avait expliqué avoir subi du harcèlement moral au sein du magazine sportif. "J'allais à 'Stade 2' en pleurant. Pour la préparation de l'émission, personne ne me parlait. Ils m'avaient mise dans un bureau à part, loin des rédacteurs en chef. Je devais prendre mon ordi portable pour me rapprocher et comprendre de quoi on allait parler", avait-elle raconté, confiant, de ce fait, "ne pas avoir été impliquée" : "J'avais l'impression d'un coup de poignard dans le dos. Surtout que le retour d'un congé maternité est une période fragile pour les femmes...". Elle avait également dénoncé des faits de sexisme au sein du groupe France Télévisions : "Au service des sports, on côtoie des gens géniaux mais aussi des gros cons. Avec les vieux, dès que je mettais une jupe, j'avais forcément le droit à une réflexion."
La direction de France Télévisions avait alors réagi le même jour aux propos de la journaliste spécialisée dans le rugby. "La direction de France Télévisions a pris connaissance de l'entretien accordé par Clémentine Sarlat à 'L'Equipe' ce samedi 4 avril. Conformément au principe de tolérance zéro appliqué avec rigueur dans l'entreprise, une enquête est diligentée pour faire la lumière sur les faits évoqués", avait déclaré France Télévisions. Et d'ajouter : "Une ligne directe a été mise en place dès 2018 pour recueillir la parole de toutes les personnes se sentant victimes de harcèlement ou discrimination. Chaque cas rapporté est suivi et traité avec attention". Le groupe avait tenu à souligner qu'il est "engagé dans une politique d'exemplarité et de zéro tolérance envers le harcèlement sous toutes ses formes".
Selon "L'Equipe" ce samedi, trois reporters et un rédacteur en chef ont été sanctionnés par France Télévisions, à la suite de l'enquête interne diligentée en avril dont le rapport a été rendu le 25 juin dernier. Ils auraient été informés jeudi et devraient recevoir une lettre recommandée prochainement. Contactée par le quotidien sportif, la direction du groupe audiovisuel du service public a rappelé qu'elle "appliquait avec la plus grande rigueur le principe de tolérance zéro face à toute forme de harcèlement, propos sexiste ou discriminatoire". "C'est pourquoi l'entreprise a décidé de mettre fin à la collaboration de trois salariés appartenant à la direction des sports. Un quatrième a reçu un blâme", a ajouté France Télévisions.