Il sort du silence. Après avoir refusé de répondre aux questions de plusieurs journalistes sur les affaires PPDA, Robert Namias était ce matin l'invité de "L'instant M" sur France Inter à l'occasion de la sortie de son dernier livre, "Mortelles comédies". L'ex-patron de l'information de TF1 de 1996 à 2008 a accepté de revenir avec Sonia Devillers sur les nombreuses accusations de violences sexuelles visant Patrick Poivre d'Arvor.
"Je suis effaré et choqué de voir et d'entendre tout ce que j'ai vu et entendu", a-t-il commenté. "Les témoignages des dizaines de femmes sont bouleversants (...) Ces femmes doivent être entendues et crues. Il faut les soutenir", a estimé Robert Namias au micro d'Inter, révélant avoir échangé avec plusieurs d'entre-elles. "Avec Nonce Paolini (DRH puis patron de TF1, ndlr), nous avons toujours dit la vérité. Nous avons toujours dit que nous ne savions pas. Nous ne savions rien (...) Les agressions, les viols, on ne savait absolument pas. Mais pas du tout", a-t-il martelé.
Relancé sur l'éventuel "système" régnant à TF1 à cette époque, Robert Namias a estimé qu'il "a été largement sur-fantasmé". "Il n'y a pas de système", avait pour sa part assuré Nonce Paolini la semaine dernière auprès de "Mediapart". "Nous avons eu des cas de harcèlement, pas de viol (...) Il y a eu des enquêtes internes (...) Les gens ont été licenciés. Une très grande signature de TF1 a été licencié à la même époque", a décrit l'ex-patron de l'information de TF1. "Nous ne pouvions pas être saisi de ce dont on ne nous a jamais parlé", a-t-il ensuite rappelé une nouvelle fois.
Avant de conclure : "Il faut que la justice fasse son travail. Poivre d'Arvor nie tout. Très bien. Que la justice fasse son travail. Les histoires de prescription, de classement sans suite, ce n'est pas possible. On ne peut pas s'abriter derrière ça pour que ces femmes ne puissent pas parler". puremedias.com vous propose de revoir cette séquence à partir de 14'26.
Plusieurs dizaines de femmes ont accusé Patrick Poivre d'Arvor de violences sexuelles ces derniers mois. Vingt d'entre-elles ont pris la parole la semaine dernière dans "Mediapart" pour témoigner de faits présumés de harcèlement sexuel, agression sexuelle et viol. De son côté, l'ex-star du "20 Heures" a annoncé fin avril porter plainte pour "dénonciation calomnieuse" contre 16 de ses accusatrices.