Départ en vue pour Stéphane Richard. Condamné mercredi à un an de prison avec sursis et 50.000 euros d'amende pour complicité de détournement de fonds publics dans l'affaire Tapie, le PDG d'Orange a annoncé son intention de se pourvoir en cassation, comme le rapporte l'AFP. Il a cependant présenté sa démission à son conseil d'administration (CA) mercredi 24 novembre. Le conseil d'Orange a précisé que son départ serait effectif à compter de la mise en place d'une nouvelle gouvernance, au plus tard le 31 janvier.
En 2018, le ministre de l'économie, Bruno Le Maire, avait prévenu qu'en cas de condamnation, Stéphane Richard devrait abandonner son mandat, alors que le géant français des télécoms a pour premier actionnaire l'Etat. Après une relaxe générale en juillet 2019, la cour d'appel a estimé mercredi que l'arbitrage, qui avait octroyé 405 millions d'euros à Bernard Tapie était bien "frauduleux". Stéphane Richard était à l'époque directeur de cabinet de Christine Lagarde, la ministre de l'Economie ayant validé la transaction.
Premier opérateur télécom français, Orange est également présent sur le marché des médias via sa filiale OCS. Créée en 2007, la chaîne cinéma et séries OCS revendique 3 millions d'abonnés et diffuse notamment en première en France les séries originales de HBO, comme "Game of Thrones" par le passé par exemple.
L'avenir de la chaîne d'Orange est désormais compromis par la volonté de WarnerMedia, propriétaire de HBO, de devenir à son tour un géant du streaming devant concurrencer Netflix, Amazon Prime Video et Disney+. Après avoir lancé sa propre plateforme en 2020, baptisée HBO Max, Warner entend désormais déployer son service dans 190 pays d'ici à 2026, dont la France. De quoi faire douter de la reconduite du contrat d'exclusivité passé avec Orange et dont la fin est prévue en 2022. Ce serait alors tout le modèle économique d'OCS qui se verrait remis en question.
Outre son accord avec HBO, OCS investit aussi 40 millions d'euros par an pour pré-acheter une cinquantaine de longs-métrages français par an, au titre de ses obligations d'investissement dans la création. "Nous avons entamé des discussions avec le cinéma afin de trouver un nouvel accord. Nous voulons réduire sensiblement le montant de nos obligations", expliquait en juillet Christian Bombrun, directeur d'Orange Content, au "Figaro". Un nouveau modèle économique pour la filiale d'Orange doit par ailleurs être dévoilé d'ici la fin de l'année.