Les réactions s'enchaînent et se ressemblent. Au lendemain de l'annonce de la prise de contrôle de Direct 8 et Direct Star par Canal+ au groupe Bolloré, les acteurs du marché de la télévision gratuite s'émeuvent de ce nouvelle opération de concentration qui voit ainsi disparaitre Bolloré du marché, après Lagardère et AB.
"Le constat est sans appel : la diversité du paysage audiovisuel français et par la-même son dynamisme n'ont jamais été autant menacés (...) Dans cette phase de concentration, (...) il serait essentiel de soutenir les derniers groupes indépendants issus du lancement de la TNT en 2005", estime Alain Weill. Sa chaîne, BFM TV, fait partie des seules "rescapées" avec NRJ 12.
"L'heure est grave. Ce n'est pas mon intention de vendre car l'aventure est loin d'être terminée. Nous avons des idées, des projets, et la volonté de nous développer. Mais le régulateur doit garantir le pluralisme de l'information et la diversité des opérateurs en attribuant très prochainement les fréquences disponibles aux acteurs" indépendants, ajoute-t-il, rappelant qu'un appel à candidatures concernant deux fréquences gratuites est bloqué depuis 2010 "sous la pression des acteurs historiques".
Alain Weill rappelle enfin l'incertitude qui plane autour de BFM TV alors que le groupe TF1 a demandé au CSA de faire passer sa chaîne info LCI de la TNT payante à la TNT gratuite. "Non seulement on empêche l'audiovisuel hertzien français de se renforcer au moment où la concurrence venue d'Internet va déferler sur les écrans, mais on fait également peser des menaces sur la survie d'une chaîne indépendante, BFM TV, en envisageant de rendre LCI gratuit", écrit Alain Weill.