C'est une première pour les chaînes d'information en continu de la TNT. Dimanche 29 janvier, l'intervention du président de la République Nicolas Sarkozy sera retransmise sur TF1 et France 2, mais aussi sur BFM TV et i-Télé qui ont dépêché deux de leurs journalistes : François Lenglet et Jean-Marc Sylvestre. Pour puremedias.com, le directeur de la rédaction d'i-Télé Albert Ripamonti nous en dit plus sur le concept de cette émission.
puremedias.com : Quel sera le dispositif pour cette émission spéciale ? Est-ce que le président interviendra de l'Elysée ?
Albert Ripamonti : Oui l'émission va se dérouler à l'Elysée. Ce sont les deux journalistes de TF1 et de France 2, Claire Chazal ainsi que Laurent Delahousse, qui interrogeront le président dès 20h15 pendant une demi-heure. Ce sera ensuite au tour des deux spécialistes de BFM TV et de i-Télé. L'intervention durera au total une heure.
Quels seront les thèmes abordés, le chef de l'Etat les a-t-il imposés ?
Non. Ce que je peux vous dire, c'est que ce seront des thèmes économiques qui tourneront autour du pouvoir d'achat et de la compétitivité. On va également parler de TVA sociale bien sûr. Des thèmes qui justifient la présence de notre spécialiste économique, Jean-Marc Sylvestre.
Le choix de Jean-Marc Sylvestre s'imposait-il ? Ce sera son retour sur l'antenne de TF1...
C'est un choix qui s'impose car c'est quelqu'un qui décrypte l'économie sur notre chaîne, qui a de l'expérience, qui est dans le métier depuis des années, qui est chevronné et qui connaît parfaitement cette matière. Si on a choisi i-Télé, c'est pour sa capacité à décrypter l'économie, à prendre du recul sur les évènements et à leur apporter de la valeur ajoutée. En raison de son expérience, de son passé et de son métier, Jean-Marc Sylvestre a le calibre pour une émission comme celle-là.
Est-ce que le fait de vous rendre à l'Elysée a pu vous faire hésiter ? Ce match à domicile est souvent critiqué, Jean-Jacques Bourdin refuse par exemple de s'y rendre.
Cela ne nous gêne absolument pas d'aller à l'Elysée. Quand vous avez quatre diffuseurs, il faut bien trouver un lieu. Cette interview à l'Elysée, cela ne sera ni la première ni la dernière. C'est quelque chose de classique, ce n'est pas la première fois que le président de la République recevra des journalistes à l'Elysée.
Pourquoi Nicolas Sarkozy accepte à trois mois de la fin de son mandat une interview où les chaînes de la TNT ont enfin leur place ?
C'est une reconnaissance du travail effectué et de l'importance que les chaînes d'info ont aujourd'hui. On a eu des évènements comme l'organisation du deuxième débat de la primaire socialiste qui a été un grand succès d'audience et cela a été le point de départ de la reconnaissance du travail des chaînes d'info sur la présidentielle. On suit au jour le jour l'ensemble des meetings, à la fois dans nos journaux et dans nos magazines, on a une capacité "d'événementialiser" la politique. On l'a fait le week-end dernier lors du meeting du Bourget avec François Hollande, et c'est ce qu'on avait aussi fait pour le premier meeting de François Bayrou à Dunkerque, donc je pense que l'Elysée a pris en compte le fait que les chaines d'info sont aujourd'hui devenues incontournables dans le traitement d'une campagne électorale et notamment d'une campagne présidentielle.
Intervenir trois jours après François Hollande sur France 2, est-ce un signe d'une annonce imminente de sa candidature ?
Je l'ignore. Il a dit qu'il gouvernerait jusqu'au bout mais je sais seulement qu'il va faire des annonces en matière d'économie.
Lors de son arrivée au pouvoir, Nicolas Sarkozy avait promis de dépoussiérer l'exercice de l'interview présidentielle. C'est un peu raté non ?
On verra dimanche ! Une interview présidentielle reste une interview présidentielle. Ce n'est pas tellement la forme qui importe mais le fond. Les Français attendent de savoir exactement quelles sont les mesures qui vont être annoncées à la sortie de ce sommet de crise, une interview reste une interview.