La pression était grande sur les épaules d'Antoine de Caunes, hier à 19h10. L'acteur-réalisateur inaugurait la nouvelle formule du "Grand Journal" sur Canal+. Ce grand retour de l'animateur dans la case de l'access prime time, dix huit ans après avoir quitté "Nulle part ailleurs", représente ainsi un enjeu d'image considérable pour la chaîne cryptée.
Au lendemain de cette "première", l'animateur est revenu dans le "Buzz TV Mag-Orange" sur sa prestation d'hier. Il s'est montré d'abord plutôt content de son "épreuve du feu"."L'intention est là, a-t-il expliqué. Je voulais alléger un peu, refaire circuler la parole et avoir une deuxième partie qui ressemble plus à l'humeur des late shows américains. Pour moi, tout ça est là". Mais passé ce satisfecit global, Antoine de Caunes n'a pas manqué de souligner les nombreuses modifications à apporter rapidement à l'émission. "Il y a plein de choses à changer", a-t-il reconnu, révélant être resté la veille "jusqu'à minuit" pour "faire le point" avec les équipes.
Le comédien et réalisateur a reconnu avoir prévu une émission trop dense. "Hier, on avait un conducteur très chargé. On avait tellement de sujets à aborder" a-t-il avoué. La chronique littéraire d'Augustin Trapenard a même dû passer à la trappe, faute de temps. Pour expliquer ces petits problèmes de timing, l'animateur met en avant le découpage un peu exceptionnel de cette première. "Ce n'était pas la formule telle qu'elle va être", a-t-il justifié. Il a d'ailleurs précisé qu'à l'avenir, cette première partie consacrée à l'actualité politique et sociétale, s'articulerait systématiquement autour de deux grands sujets et non pas d'un.
Outre cette question du découpage global de l'émission, l'animateur a également évoqué d'autres "ajustements" à faire. "A un moment, il y a un encombrement. On a trop d'intervenants par rapport à l'invité". Est-il malgré tout heureux de cette première ? "Je ne suis jamais heureux. Je suis un insatisfait chronique (...) Il y a des moments sur le plateau où je suis heureux, où je sens qu'on approche l'intention", a-t-il confié. Hier soir, il n'était "pas dans le plaisir", songeant en permanence à "la mécanique" et à "ce conducteur qui avançait, qui avançait, qui avançait".
Le carton d'audience de la première ne l'effraie pas. "Je suis très content que ça fasse des bons chiffres" a avoué l'animateur. Mais selon lui, sa "principale mission", "c'est de faire une bonne émission. Et s'il y a une corrélation entre la bonne émission et le fait que le public ait envie de la voir, là je suis très heureux évidemment" a-t-il expliqué. Reconnaissant que l'émission constituait un grand enjeu économique pour Canal+, il a confié que "l'enjeu principal" pour lui était de faire du "Grand Journal", "le bon talk show (...) l'émission sur laquelle on a envie de venir faire un tour le soir quand on rentre après une dure journée de labeur".