Malaise. De nombreux journalistes ont appelé à ne pas participer, voire à annuler le gala annuel des correspondants de la Maison Blanche avec le président Donald Trump, qui doit se tenir le 29 avril prochain. Depuis 1921, tous les ans, le chef des forces armées américaines reçoit à Washington des journalistes et des célébrités autour d'un repas sous le signe de l'humour et de la plaisanterie. Cet événement a pour but de lever des fonds pour des bourses d'études en journalisme.
Si les relations de la presse avec Barack Obama étaient au beau fixe, celles entre Donald Trump et les médias sont plus qu'électriques. En conférence de presse et sur Twitter, le nouveau chef du pouvoir exécutif ne cesse d'attaquer les "médias malhonnêtes" ou ceux qu'il qualifie de "fake news". Du côté des correspondants, David Frum, le rédacteur en chef de The Atlantic se questionne : "Comment les médias peuvent-ils trinquer avec une Maison Blanche qui a clairement affiché son mépris pour la liberté de la presse et son admiration pour Poutine ?"
"Les médias devraient acheter leurs places comme d'habitude (c'est pour une bonne cause), mais prévoir autre chose ce soir là, et si (Donald Trump) y assiste, laissez ce narcissique obsédé par les audiences et la taille des foules s'adresser à une salle vide", confie aux médias l'éditorialiste Robert Schlesinger, de US News & World Report, rapporté par l'AFP. Pour Jacob Weisberg, journaliste à Slate, il faut annuler le dîner, "un spectacle totalement en contradiction avec le rôle de la presse de demander des comptes au gouvernement."
Alors que George Clooney, Will Smith ou Lindsay Lohan avaient déjà participé au gala auparavant, les célébrités ne se bousculent pas pour assister à cette nouvelle édition. De nombreuses stars ne veulent pas y être associées, et selon le Hollywood Reporter, aucun comédien ne s'est encore proposé pour animer la soirée. A ce jour, l'Association des correspondants de la Maison Blanche, qui organise le dîner, assure que l'événement est maintenu. Même discours du côté de Donald Trump, qui l'a gardé sur son calendrier, en dépit de certains doutes sur sa participation.