Le compte à rebours est lancé. Dans un peu plus de 24h, dimanche 23 août à minuit, France Ô mettra fin à ses programmes à l'issue d'une journée spéciale. La disparition de la chaîne de la TNT a été actée par la ministre de la Culture Roselyne Bachelot et officialisée cette semaine par le Conseil supérieur de l'audiovisuel. A compter du 24 août et pendant une semaine, les téléspectateurs qui zapperont sur le canal 19 découvriront une boucle d'images avant que le signal ne s'éteigne définitivement.
Et alors que le collectif de salariés "Sauvons France Ô" appelle à manifester dimanche après-midi sous les fenêtres du ministère de la Culture à Paris, cette disparition programmée n'est également pas du goût de deux personnalités, interrogées ce samedi par "Le Parisien". A commencer par un des animateurs de France Ô, Sébastien Folin, qui a grandi à La Réunion.
L'ancien Monsieur Météo de TF1, présent depuis 2011 sur la chaîne des Outre-mer, où il animait notamment une émission d'entretiens baptisée "Clair Obscur", déplore un manque d'ambition. "On a voulu en faire un fourre-tout de la diversité avec une vocation politique, mais on ne savait même pas à qui on s'adressait", regrette le présentateur. Et de pointer le manque de moyens de la chaîne : "France Ô avait le plus petit budget du groupe. Elle a a été dotée à la hauteur des ambitions qu'on lui donnait".
En 2019, le service public a signé un Pacte pour la visibilité des Outre-mer sur ses antennes et a lancé en juin dernier un portail numérique dédié, baptisé "Outre-mer la 1ère", ayant pour vocation d'être "le lien quotidien entre les Outre-mer et l'Hexagone", selon le groupe.
Ce qui n'empêche pas la chef Babette de Rozières, originaire de Guadeloupe, de se déclarer auprès du "Parisien" "meurtrie" par l'arrêt de France Ô. Tout en déplorant le manque de confiance de France Télévisions vis-à-vis des Ultramarins "pour parler de leur culture", elle estime que le groupe dirigé par Delphine Ernotte Cunci aurait dû laisser sa chance à la chaîne. "Il aurait fallu réparer France Ô plutôt que de la jeter", conclut-elle.