Interview
Arthur lance "Juge Arthur" ce soir sur TF1 : "Tous les humoristes m'ont appelé pour me dire qu'ils voulaient en être"
Publié le 24 novembre 2023 à 15:38
Par Ludovic Galtier Lloret | Journaliste
Né en Isère entre le tirage de la première boule noire de l'histoire de "Motus" et la première visite de candidats à "Fort Boyard", Ludovic Galtier est journaliste à Puremédias depuis octobre 2021. Il est passionné par la politique, l'économie des médias et leur stratégie de programmation.
L'animateur-producteur, qui préside un tribunal atypique dès ce vendredi 24 novembre 2023 sur TF1, a accordé un entretien en longueur à puremedias.com.
La bande-annonce du "Grand concours" et de "Juge Arthur" ce vendredi 24 novembre 2023 sur TF1. © Sylvie Lancrenon/Satisfaction
La suite après la publicité

"Des vrais cas mais de faux avocats". Arthur troque son costume d'animateur du "Grand concours", dont il présente une nouvelle édition dès 21h10 ce vendredi 24 novembre sur TF1, pour une robe de juge. L'animateur lance, dès 23h45, "Juge Arthur", sa nouvelle création humour pour la Une dans laquelle des "faux avocats", plaident, dans un tribunal reconstitué, la défense de deux témoins opposés par un "vrai" litige. Ils seront incarnés en alternance par Tom Villa, Camille Lavabre, Tareek, Antonia de Rendinger, Tanguy Pastureau, Nash et Julien Santini. Anne-Sophie Girard, elle, aura le rôle à part de juge rapporteur auprès d'Arthur.

puremedias.com a rencontré, ce jeudi 23 novembre 2023, l'animateur-producteur, installé non pas dans son fauteuil de juge mais dans son siège de président de la société de production Satisfaction, pour un grand entretien au cours duquel il explique la génèse de ce projet et dévoile les contours du prime anniversaire du "Grand concours".

Propos recueillis par Ludovic Galtier Lloret

puremedias.com : Comment est né "Juge Arthur" ?
Arthur : Jusqu'à présent, tous les terrains d'expression que j'avais mis à disposition des humoristes appartenaient au registre de l'improvisation et de la répartie. Dans "Juge Arthur", au contraire, tout est écrit. Je me suis inspiré des grandes joutes oratoires pour démontrer qu'il y a une génération d'humoristes géniaux, qui ne sont peut-être pas les plus drôles dans le décor penché de "Vendredi, tout est permis", mais sont fantastiques quand ils écrivent leur texte. Typiquement, chaque "avocat" a pris connaissance de son cas dix jours avant le tournage et a écrit sa plaidoirie pour l'émission.

C'est donc une prestation exclusive pour l'émission ?
Oui, c'est un vrai exercice pour eux. Si les chroniques humoristiques sont la plupart du temps diffusées à la radio, là, on leur a donné la possibilité de s'exprimer quatre à cinq minutes à la télévision. Et pour que ce soit un peu plus sérieux, on leur a adjoint les services de vrais avocats afin qu'ils s'approprient le vocabulaire juridique de la loi américaine...

Pourquoi avoir choisi la loi américaine ?
Quitte à parodier la loi, autant parodier celle que l'on voit dans les séries télé. Par exemple, les avocats utiliseront les termes "Votre honneur" et "objection !" que l'on ne dit pas en France. L'idée n'est pas de décrédibiliser la justice française, au contraire.

Et vous, vous écoutez et vous tranchez...
Je suis assez spectateur du programme puisque je découvre les cas en les annonçant. Je suis donc hyper sérieux, j'ai mes lunettes, je prends des notes, j'ai la robe... Et je me suis vraiment marré. À tel point que l'on a coupé un tas de plans dans lesquels je ne faisais que rire. La légèreté fait du bien en ce moment.

"Je ne voulais rien de glauque parce que l'histoire doit être le prétexte à la plaidoirie et pas l'inverse" Arthur

Comment avez-vous constitué votre tribunal ?
Déjà, on voulait comme décor un vrai tribunal. Finalement, ce n'en est pas un vrai, c'est la salle du conseil de la mairie de Vincennes mais les décorateurs ont pris le mobilier existant et en ont fait une salle d'audience. Et puis on a fait n'importe quoi : un tribunal avec le drapeau français, les bouteilles de whisky – c'était du jus de pommes ! – le marteau du juge, on a cassé tous les codes, on a pris des ingrédients issus des séries policières, on s'est vraiment fait plaisir. Et le fait qu'on soit dans un décor naturel, cela créait de la solennité pour les témoins qui venaient et même pour les comédiens.

Justement, dites-nous en plus sur ces témoins. Comment ont-ils été sélectionnés ?
Les témoins anonymes, qui ont vraiment vécu le litige en question, ont été castés pour leur histoire. J'avais demandé, par exemple, une histoire qui ait trait à une relation mère/fils ou père/fils, un conflit de voisinage, une histoire liée à un couple. Je ne voulais rien de glauque parce que l'histoire doit être le prétexte à la plaidoirie et pas l'inverse. À ce titre-là, le niveau d'autodérision des témoins a été testé. C'est très drôle puisque c'est le seul tribunal dans lequel l'accusé éclate de rire lorsque l'avocat l'attaque.

Votre tribunal a-t-il ramené la paix entre les "belligérants" ?
La morale dans "Juge Arthur", c'est l'amour triomphe toujours. Deux mois après le tournage, on est allé filmer les témoins de l'émission pour une sorte de "Que sont-ils devenus ?". Nous avons décidé d'intégrer cela dans une éventuelle prochaine émission. Ce serait un petit résumé au début en trois ou quatre phrases pour permettre aux téléspectateurs de savoir s'ils se sont réconciliés ou sont restés fâchés.

"C'eut été très risqué d'essayer 'Juge Arthur' en prime time" Arthur

Une deuxième émission est-elle en route ?
Vous connaissez TF1. Je pense qu'il y a deux critères qui décideront d'une suite ou non : il y a bien entendu celui de la part de marché et les retours. Pour l'instant, on a une presse assez dithyrambique. La vraie question sera de savoir si TF1 a envie d'installer cette nouvelle marque. En tout cas, moi, j'ai très envie ! Si elle se fait, dans la prochaine émission, j'ai envie de recevoir l'humoriste Edgar Yves. J'aimerais bien inviter aussi Jean-Luc Lemoine. Sans rire, tous les humoristes m'ont appelé pour me dire qu'ils voulaient en être.

Ce programme était-il, dans la façon dont vous l'avez construit, destiné à la deuxième partie de soirée ?
Aujourd'hui, dans les relations qui sont les nôtres avec TF1, je dois proposer des nouveautés pour du prime time et de la deuxième partie de soirée. Ce format là, c'eut été très risqué de l'essayer en prime time. On va déjà voir si ça marche. Si tel est le cas, ça existera en deuxième partie de soirée et puis nous verrons alors si un jour il y aura un événement en prime time. On essaie toujours d'avoir des programmes qui puissent d'une façon ou d'une autre basculer en prime. Le prime est toujours plus intéressant économiquement que la deuxième partie de soirée.

"'Juge Arthur' s'inscrit dans l'envie de TF1 de miser sur de jeunes talents et de les développer" Arthur

Faire éclore des talents vous anime toujours autant ?
Absolument. "Juge Arthur" s'inscrit dans l'envie de TF1 de miser sur de jeunes talents puis de les développer. Comme le fait déjà "Vendredi tout est permis" par exemple. Nous sommes en train de terminer une série pour TF1 avec Claudia Tagbo. TF1 en diffusera bientôt une autre avec Booder et nous travaillons sur une troisième fiction avec Florent Peyre. "Vendredi tout est permis" est à mon sens le vivier des jeunes humoristes à la télévision en France. Une fois que ça marche en deuxième partie de soirée, ils viennent en prime et vont faire les primes des autres. On a crée une espèce d'éco-système où TF1 met en avant dans ses programmes les jeunes talents de l'humour. Quant à moi, je suis un peu le hub, le laboratoire.

Au-delà de "Juge Arthur", y a-t-il d'autres nouveautés que vous vous apprêtez à présenter à TF1 ?
Oui, il y en a d'autres. On leur présente aujourd'hui (jeudi 23 novembre) deux créations : "Human Quiz", un grand jeu, et "One to Ten". On reste la société de production avec le plus de nouveautés. Rien que cette année, nous avons dans notre escarcelle "Juge Arthur", Philippe Caverivière et Alex Vizorek dans "En bande organisée" sur France 2, "Camille & images" en hebdo sur TF1, "The Floor" avec Cyril Féraud sur France 2, "Time to Love" sur TF1. On a lancé 10 créations en 2023-2024, je ne sais pas si vous avez d'autres sociétés qui en livrent autant. À coté de cela, des programmes récurrents comme "Qui veut être mon associé ?" "VTEP" ou "Le grand concours" se poursuivent.

"Nous avons fait revenir Carole Rousseau et Laurence Boccolini pour les 20 ans du 'Grand concours'" Arthur

La transition est toute trouvée. Vous animez, ce vendredi soir, un nouveau numéro du "Grand concours". Vous avez opéré un changement de ton à votre arrivée, transformant le quiz de culture générale assez sérieux des débuts en pur divertissement. Est-ce qu'avec le recul, vous êtes convaincu que c'était la bonne formule ?
Je crois. Les audiences le montrent. Surtout, quand c'était un pur jeu, c'était difficile de programmer des artistes. Il y en avait beaucoup qui se disaient "Putain, je vais passer pour un con, on va voir que je ne suis pas bon en français" etc... Quand Alessandra Sublet (présentatrice du jeu entre 2021 et 2022, ndlr) a quitté TF1, Fabrice Bailly (directeur des programmes et des acquisitions du groupe TF1, ndlr) m'a dit qu'il aimerait bien que ce soit moi qui prenne sa suite du "Grand concours" en 2022.

Avez-vous tout de suite dit "oui" ?
Sur le moment, je me suis dit... (il souffle). Puis j'ai dit d'accord mais je le "repimpe" un peu. Comme à ce moment-là, il y a une déferlante de jeux sérieux qui sont arrivés en prime time ("100% logique" par exemple), je me suis dit qu'il fallait que l'on apporte au 'Grand concours' une touche de divertissement. Je crois que c'est ce que l'on a réussi à faire : jouer, apprendre en s'amusant mais avec un truc en plus qui n'était peut-être pas dans la culture d'Alessandra, de Carole ou Laurence, c'est-à-dire que je suis dans le charriage. Si Carole Rousseau leur parlait de la même façon, ils ne reviendraient pas.

L'émission fêtera en 2024 au Cirque d'hiver ses 20 ans avec des célébrités (l'émission née en 2002 avait connu auparavant une première déclinaison avec des enfants). Quel est le programme ?
On a fait une grande spéciale avec des candidats qui ont gagné ou qui sont allés au moins deux fois en finale et au cours de laquelle on a fait revenir Carole Rousseau et Laurence Boccolini (les deux premières animatrices du jeu, ndlr). J'ai présenté seul la première manche puis Carole m'a accompagné pour la deuxième, et Laurence pour la troisième. Et ce que vous me disiez par rapport au changement de ton est marrant, parce que quand arrive Carole Rousseau, l'ambiance change et c'est génial.

C'est-à-dire ?
D'un coup, les mômes ont peur de se tromper. Elles les engueulent (rires). L'émission est géniale, les candidats portaient des étoiles, un peu comme les footballeurs de sélection nationale, en fonction de leur nombre de victoires dans le jeu. Seuls Grégoire Margotton et Julien Arnaud ont manqué à l'appel. Mais tous ceux qui n'étaient pas là, comme Michel Drucker, ont posé des questions par écran interposé. Avant cet anniversaire, nous proposerons une spéciale Pièce jaunes en début d'année. Brigitte Macron animera avec moi la première manche.

À propos de
Mots clés
Interview TV
Tendances
Toutes les personnalités
Top articles TV
Dernières actus TV
TV
Dernières actualités
"Star Academy" : Le père d'Ebony est un célèbre chanteur des années 2000
star academy
"Star Academy" : Le père d'Ebony est un célèbre chanteur des années 2000
14 octobre 2024
"Star Academy" 2024 : Qui est Hugues Hamelynck, le nouveau professeur de théâtre, qui remplace Pierre de Brauer ? play_circle
TV
"Star Academy" 2024 : Qui est Hugues Hamelynck, le nouveau professeur de théâtre, qui remplace Pierre de Brauer ?
12 octobre 2024
"Star Academy" 2024 : Qui est Fanny Delaigue, la nouvelle répétitrice des élèves ? play_circle
TV
"Star Academy" 2024 : Qui est Fanny Delaigue, la nouvelle répétitrice des élèves ?
12 octobre 2024
"Star Academy 2024" : Diffusion, nouveaux professeurs, élèves, changements dans la mécanique... Tout ce qu'il faut savoir sur la nouvelle saison du télé-crochet de TF1 play_circle
TV
"Star Academy 2024" : Diffusion, nouveaux professeurs, élèves, changements dans la mécanique... Tout ce qu'il faut savoir sur la nouvelle saison du télé-crochet de TF1
12 octobre 2024
"Star Academy" 2024 : Découvrez les 15 élèves de la nouvelle promotion de l’émission de TF1 play_circle
TV
"Star Academy" 2024 : Découvrez les 15 élèves de la nouvelle promotion de l’émission de TF1
12 octobre 2024
"Star Academy" 2024 : Couleurs flashy, pièces inédites... Découvrez les images du château redécoré qui accueillera les élèves de cette nouvelle saison play_circle
TV
"Star Academy" 2024 : Couleurs flashy, pièces inédites... Découvrez les images du château redécoré qui accueillera les élèves de cette nouvelle saison
11 octobre 2024
Dernières news