Redonner un coup de fouet à la production audiovisuelle française. C'est l'un des objectifs des assises de l'audiovisuel qui se tiendront ce mercredi 5 juin. La matinée sera consacrée au développement et à l'impact d'internet sur l'audiovisuel, l'après-midi aux perspectives économiques du marché. Les objectifs de ces tables rondes sont multiples : prendre en compte l'arrivée, sur le marché français, d'entreprises numériques internationales telles que Apple, Netflix et Amazon en réformant la chronologie des médias ou encore faire de la production française de fictions un élément du rayonnement culturel numérique.
Ces premières assises seront aussi une bonne occasion pour les pouvoirs publics d'entendre les doléances des grands patrons du PAF. Nonce Paolini (PDG de TF1 ), Nicolas de Tavernost (Président du directoire du groupe M6 ) et Bertrand Méheut (PDG de Canal+) sont pour une fois d'accord sur un point, la refonte des décrets Tasca pour enfin rester en partie propriétaires des productions qu'ils financent. On se souvient tous que la mini-série "Un gars, une fille", après avoir fait les beaux jours de France 2 de 1999 à 2003, a été vendu par le producteur au groupe M6 sans même que la chaîne publique ne puisse s'y opposer.
Soulignée par le récent rapport Lescure, une autre menace terrorise les acteurs historiques : une offre de chaînes de télévision en constante progression (5 chaînes gratuites il y a 8 ans contre 25 aujourd'hui), et des recettes publicitaires en forte baisse. Rappelons que la publicité reste la première source de revenu des chaînes privées, la seconde pour le service public et pour le groupe Canal+.
Nicolas de Tavernost rappelle qu'en 2012, le marché publicitaire était de 3,3 milliards d'euros, il ne devrait pas dépasser les 3 milliards en 2013. "L'arrivée de la TNT n'a pas permis d'améliorer la qualité des programmes. Il est donc temps de procéder à des réformes de fond", explique-t-il. De son côté, Bertrand Meheut espère être entendu sur le dossier de la TVA réduite dont son groupe bénéficie. "En contrepartie de nos investissements dans le cinéma et l'audiovisuel français et européen (...) nous bénéficions d'un taux de TVA réduit. Si ce dernier atteint 10%, nous serons obligés de réduire nos coûts de structure comme de programmes", prévient-il.
Il sera question pendant ces assises d'autres sujets plus techniques, comme la répartition des fréquences entre télévision et téléphonie mobile. Une journée ne suffira sans doute pas pour traiter de tous ces sujets, tant les doléances des acteurs historiques sont nombreuses. Reste à savoir comment la ministre va trancher, dans le respect des téléspectateurs et de ces économies parfois fragiles.