"On se disait : 'Chouette, on va faire Sarkozy!' Eh bien non... On va encore être obligé de parler de ça. Et on va encore nous dire que c'est notre obsession. Ce n'est pas la nôtre, mais la leur." C'est ce qu'à déclaré hier Gérard Biard, le rédacteur en chef de "Charlie Hebdo", dans une interview au "Journal du dimanche".
Un mois après les attentats de Paris, deux drames ont eu lieu hier à Copenhague. Dans l'après-midi, un homme a criblé de balles un centre culturel de la ville où se déroulait un débat sur l'islamisme et la liberté d'expression, auquel participait l'ambassadeur de France et le dessinateur suédois Lars Vilks, qui, en 2007, avait l'un des auteurs des premières caricatures de Mahomet. L'artiste est sorti indemne de cet attentat qui a fait un mort et trois blessés. Un peu plus tard dans la nuit, un homme a tiré des coups de feu près de la synagogue de la ville, faisant un mort et deux blessés. Ce matin, un homme présenté comme l'auteur des deux attaques a été tué par la police danoise.
Une attaque grave, qui fait évidemment écho à celle survenue le 7 janvier dernier contre "Charlie Hebdo" et qui a causé la mort de 12 personnes, dont la moitié de la rédaction de l'hebdomadaire. "Ces activistes s'attaquent à tous les lieux de dialogue, ce qu'ils refusent profondément. (...) Leurs idées sont totalitaires. Ils font régner leur ordre selon une stratégie définie, en misant sur la peur. Cela souligne une fois de plus l'aspect politique du problème", a déploré hier Gérard Biard.
L'hebdomadaire satirique reviendra dans les kiosques le 25 février, après avoir écoulé 8 millions d'exemplaires du numéro des survivants.