Immense émotion de Philippe Val, ce soir, après l'attentat qui a fait 12 morts à la rédaction du journal "Charlie Hebdo" ce mercredi en fin de matinée. Parmi les victimes identifiées, Charb, Tignous, Wolinski, Cabu et le journaliste Bernard Maris. Des compagnons de route de Philippe Val, qui a dirigé l'hebdomadaire satirique de 1992 à 2009 avant de prendre la direction de France Inter.
"Je vais très mal mais c'est normal. J'ai perdu tous mes amis aujourd'hui, c'étaient des gens tellement vivants qui avaient tellement à coeur de faire rire les gens, de leur donner des idées généreuses. C'étaient des gens très bons. Les meilleurs d'entre nous, comme tous ceux qui nous font rire, qui sont pour la liberté", a-t-il expliqué sur France Inter dans l'émission de Nicolas Demorand.
"Ils ont été assassinés, c'est une boucherie épouvantable. Il ne faut pas laisser le silence s'installer, il faut vraiment nous aider. Il faut nous aider, qu'on soit groupés, contre cette horreur. La terreur ne doit pas empêcher la joie de vivre, la liberté d'expression, la démocratie, a-t-il poursuivi avec une immense émotion. C'est quand même ce qui est en jeu. C'est un acte de guerre. Ce serait bien si demain tous les journaux s'appelaient 'Charlie Hebdo', si toute la France s'appelait 'Charlie Hebdo'. Jamais on n'acceptera ça, jamais on laissera la liberté s'éteindre. C'étaient des gens absolument merveilleux, Cabu, c'était un génie de la bonté, du talent".
"Wolinski, Charb, ils sont tous morts. On doit faire front, on doit rester soldaires. Ce n'était pas des gens méchants, ils voulaient juste qu'on vive heureux. Ce n'est que ça. Ce n'est que ça qui a été assassiné, ce n'est pas supportable. Peut-être que les médias n'ont pas été à la hauteur pendant toutes ces années sur cette radicalisation. Beaucoup de musulmans doivent être catastrophés par ça. On n'a pas assez parlé de cette montée du fondamentalisme, on n'a pas assez tiré la sonnette d'alarme. Tous mes amis sont partis, ce n'était pas une mauvaise cause. C'est horrible. Notre pays ne sera plus le même. On a exterminé une certaine façon de faire du journalisme, tous les gens capables de faire rire avec des idées graves. Il ne faut pas que ce soit le silence qui gagne", a-t-il conclu.