Hier soir, à 0h30, France 2 a cassé son antenne pour couvrir pendant 1h25 l'attentat qui a frappé la ville de Nice. Une couverture très critiquée sur les réseaux sociaux. Car outre les différents problèmes techniques, les images diffusées ont choqué les téléspectateurs. La chaîne publique a en effet diffusé - comme certaines de ses concurrentes - des images du camion blanc fonçant sur la foule ainsi qu'une interview d'un proche d'une victime, à côté de son cadavre recouvert d'un drap. Une séquence tournée quelques minutes avant sa diffusion.
Face au flot de critiques, la direction de France Télévisions a réagi ce vendredi matin via son site francetvinfo, pour présenter ses excuses aux téléspectateurs. "Ces images brutales, qui n'ont pas été vérifiées selon les usages, ont suscité de vives réactions. Une erreur de jugement a été commise en raison de ces circonstances particulières", indique le groupe public, estimant que "la diffusion de ce type d'images ne correspond pas à la conception de l'information des journalistes des équipes et de l'entreprise". Le groupe a également présenté ses excuses à l'antenne ainsi qu'à ses salariés, dans un mail interne.
Ces excuses interviennent simultanément avec la publication d'un communiqué du CSA, appelant "les télévisions et les radios à la prudence et à la retenue, protectrices de la dignité humaine et de la douleur des personnes, tout au long des reportages sur le terrible attentat dont notre pays a été victime hier soir". Les Sages annoncent par ailleurs avoir "déjà saisi des images et des comptes rendus diffusés toute la nuit".
Ce n'est pas la première fois que France 2 est critiquée pour son traitement des attentats. Début 2015, après les attaques de Charlie Hebdo puis de l'Hyper Cacher, le CSA avait mis en garde et en demeure la chaîne pour de multiples raisons, tout comme ses concurrentes. En novembre, c'est sa couverture tardive des attentats qui avait été dénoncée par les téléspectateurs, là où le CSA avait souligné qu'aucun manquement n'était cette fois à noter. Un traitement différé que le groupe semblait vouloir appliquer désormais. "On préfère louper un scoop que raconter n'importe quoi", a promis Delphine Ernotte en début de semaine lors de la présentation de la chaîne franceinfo:...