Adam Djaziri a-t-il averti des médias avant de passer à l'acte le 19 juin dernier ? Selon Le Monde, les enquêteurs travaillant sur l'attentat raté contre des gendarmes sur les Champs-Elysées en seraient en tout cas convaincus. Ils auraient ainsi fait le rapprochement entre l'attaque du 19 juin et un courrier envoyé par mail à plusieurs rédactions le 29 mai dernier, qui avait entraîné l'ouverture d'une enquête préliminaire, le 31 mai.
Dans ce mail d'une longueur de huit pages et signé par un certain "Abou Mahdi Al Roum", autopromu "porte-parole des soldats du Califat en France", l'auteur dénonçait les bombardements de la coalition internationale contre l'organisation Etat islamique (EI) et menaçait explicitement les forces de l'ordre. Il réclamait aussi "l'arrêt immédiat des bombardements" et la "libération de tous les musulmans emprisonnés pour avoir tenté de commettre un attentat". L'auteur du courrier donnait 7 jours au nouveau président français pour répondre favorablement à ses demandes. L'ultimatum arrivait ainsi à échéance le 5 juin, soit deux semaines avant l'attaque des Champs-Elysées.
Le texte envoyé aux médias était aussi accompagné d'un photomontage comportant le drapeau de l'EI, complété par la photo d'un fusil d'assaut, qui a été identifié par les enquêteurs comme étant l'une des armes retrouvées dans le véhicule d'Adam Djaziri. Indice supplémentaire, les enquêteurs ont réussi à faire "parler" l'ordinateur retrouvé dans l'automobile du djihadiste. Ils ont ainsi découvert un fichier texte identique à la lettre près au courrier envoyé aux médias le 29 mai. Dernier élément, dans une lettre-testament postée à destination de ses proches le jour de l'attaque, Adam Djaziri avait justifié son geste par le fait que les Français n'auraient "pas tenu compte de l'avertissement envoyé par les soldats du Califat".
Agé de 31 ans, Adam Djaziri a foncé avec sa voiture chargée d'une bonbonne de gaz et d'armes sur des gendarmes sur les Champs-Élysées à Paris, lundi 19 juin, sans faire de blessé, avant de mourir dans cet attentat raté.