BFMTV dans la tourmente. Après la contestation par le RAID de la version avancée par la chaîne lors de la prise d'otages de Porte de Vincennes, la colère d'une députée socialiste. Selon Challenges, Sandrine Mazetier, par ailleurs vice présidente de l'Assemblée nationale, vient d'adresser un courrier à la commission d'enquête parlementaire sur la surveillance des filières djihadistes pour qu'elle étudie "la responsabilité ou l'irresponsabilité de certains médias" pendant les attentats. Dans son viseur, la chaîne d'informations BFMTV, qui a réalisé des records d'audience ces trois jours.
"J'étais présente le 9 janvier à la pointe avancée du dispositif, écrit-elle. Je n'ai cessé pendant des heures de décliner les demandes de nombreux médias qui souhaitaient disposer d'informations 'en direct', ne consentant à répondre à l'antenne que pour inviter les auditeurs et riverains de la Porte de Vincennes à ne pas diffuser d'images ou d'informations sur les réseaux sociaux mettant ainsi en jeu la vie des otages". Elle met en cause plus particulièrement la chaîne BFMTV.
"J'ai été particulièrement choquée, poursuit-elle, par la divulgation à l'antenne, bien avant l'assaut, de la présence d'otages cachés dans une chambre froide. Mon indignation s'est alors renforcée lorsque j'ai appris que BFMTV était en lien direct avec A.Coulibaly". C'est Dominique Rizet, spécialiste police et justice de la chaîne, qui avait donné cette information une seule fois à l'antenne. Face aux critiques, le directeur de la rédaction Hervé Béroud s'était justifié en expliquant qu'une personne du RAID "lui avait dit que ces personnes-là n'étaient plus en danger car les forces d'intervention avaient pris position près de la chambre froide".
"Tous les médias chauds ont rendu compte en continu de l'actualité, mais tous n'ont pas violé en direct les règles de la plus élémentaire déontologie", poursuit dans sa lettre Sandrine Mazetier. Elle demande par ailleurs à la commission d'enquête de s'interroger sur "la stratégique médiatique" des terroristes. Ce mercredi, le CSA doit publier son analyse de la couverture des attentats par les médias audiovisuels. Reste à savoir si des sanctions seront prononcées. Olivier Truchot, journaliste sur BFMTV et RMC, a réagi sur son compte Twitter :